Tom Fiorina, un américain amoureux de la Corse...au point d'en faire des guides !

[ENGLISH VERSION OF THIS ARTICLE AVAILABLE AT THE END OF THE FRENCH VERSION, BELOW THE BEACH PICTURE]

Les lecteurs fidèles que vous êtes connaissent mon amour pour la Corse et pour ses vins. Eh bien figurez-vous que j'ai trouvé à Toulouse un autre grand amateur des vins corses en tombant par hasard sur le compte Twitter de Tom Fiorina.

Tom Fiorina est américain, mais vit depuis 2007 tout près de Toulouse.
Diplômé du DNO (Diplôme National d'Œnologue), il aimerait bien pouvoir posséder ses propres vignes et faire son vin un jour, en Corse ou dans le Sud Ouest, mais en attendant, il écrit sur le vin et les spiritueux (Armagnac notamment) sur son blog www.thevineroute.com.
Comme je le disais plus haut, ce qui a attiré mon attention, c'est son intérêt pour la Corse et le fait qu'il ait écrit des guides sur les vins corses.

Ayant eu l'occasion de croiser Tom il y a 2 semaines lors du déjeuner organisé par les Côtes de Gascogne, j'en ai profité pour lui poser quelques questions afin de savoir comment lui était venu sa passion pour la Corse et ce qui l'avait poussé à écrire ses guides sur les vins corses.

Si vous passez l'été en Corse ou prévoyez de visiter l'Ile de beauté et ses vignobles dans les mois à venir, je vous conseille de jeter un œil aux guides de Tom.
Il a écrit 4 guides, dédiés aux principales villes de Corse et leurs environs : Ajaccio, Bastia, Calvi, Bonifacio. S'ils mettent surtout l'accent sur le vin et les vignerons, vous y trouverez aussi des infos sur la culture et la cuisine corses, ainsi que des suggestions d'hôtels et restaurants. Chaque guide est disponible en téléchargement pour le prix unitaire de 7€.

Avant de vous indiquer les liens où vous pourrez trouver ces guides, je vous propose une mini interview de Tom Fiorina pour en savoir plus sur lui et sur sa vision des vins de l'Ile de Beauté.
N.B : j'ai traduit ses réponses, mais si vous parlez anglais, vous pouvez trouver ses réponses en version originale dans l'article en anglais, juste après celui en français.

Interview de Tom Fiorina

  • Peux-tu te présenter en quelques lignes ?
  • Je suis américain, mais mes grands-parents paternels et maternels, d'origine italienne, ont émigré aux Etats-Unis dans les années 20. J'ai grandi près de Pittsburgh, une des villes les plus multiculturelles des Etats-Unis. Après avoir travaillé en tant que journaliste à Washington, j'ai décidé de faire un M.B.A en marketing à l'Université de Pittsburgh. Il y avait 3 étudiants français dans ma classe, et c'est en rendant visite à l'un d'entre eux à Paris, après avoir obtenu nos diplômes, que j'ai fait connaissance avec ma femme. Au début des années 90 j'ai travaillé dans la communication, en Europe, au sein de plusieurs compagnies internationales. Le dernier poste que j'ai occupé était en Italie, pour Coca-Cola, mais j'évite de le mentionner aux vignerons que j'interviewe ;-).

  • Tu es Américain, tu vis près de Toulouse, comment t'est venu ton intérêt pour les vins corses ?
  • La famille de ma femme est originaire de Corse. Elle m'a emmené pour la première fois sur l'île en 1992, et j'en suis immédiatement tombé amoureux. Quand je suis arrivée à Toulouse en 2007, suite à la suppression de mon poste chez Coca Cola dans le cadre d'une restructuration, je n'ai pas réussi à retrouver un poste similaire. J'ai commencé à tenir mon blog sur le vin en 2009. Plusieurs de mes articles mettaient en avant des vignerons corses que j'avais eu l'occasion de rencontrer lors de mes visites sur l'île.

  • Qu'est-ce qui t'a poussé à écrire ces guides sur les vins corses ?
  • J'ai gagné plusieurs prix pour mes articles de blogs, et un jour j'ai été contacté par une journaliste spécialisée, Wink Lorch, dont le site WineTravelGuides.com est dédié à l’œnotourisme. Elle m'a expliqué avoir du du mal à trouver des guides sur la Corse en anglais pour alimenter son site. J'ai ainsi écrit 2 guides pour ce site : un sur le nord de l'île et un sur le sud.
    Mes 4 nouveaux guides - un pour chacune des villes les plus importantes de Corse (Ajaccio, Porto-Vecchio, Bastia et Calvi) - sont disponibles en anglais et en français. Les traductions ont été réalisées par ma femme, qui est professeur d'anglais dans une école près de Toulouse.
    Mes guides s'adressent aux gens qui s'intéressent aux vins corses, mais souhaitent aussi découvrir l'histoire, la gastronomie et la culture de chacune de ces régions de la Corse. J'ai sélectionné les hôtels et restaurants sur les critères suivants : qualité, rapport qualité-prix et authenticité.

  • Qu'est-ce qui a guidé ton choix dans la sélection des producteurs mentionnés dans tes guides ?
  • Les producteurs mentionnés dans mes guides utilisent des cépages indigènes corses.
    Certains sont en bio, d'autres en biodynamie, mais tous ont pour objectif de faire ce que j'aime appeler un "vin authentique", reflet de son cépage et de son terroir.

  • Tu cites plusieurs producteurs dans tes guides. Y a-t-il une rencontre qui t'a plus marqué que les autres (et pourquoi ?) ?
  • Un été, j'ai fait un arrêt à Patrimonio pour saluer Antoine Arena. Antoine est une figure patriarcale pour beaucoup de vignerons de l'île. Il est connu en France et dans le monde du vin pour la qualité de ses vins, en particulier ses cuvées "Haut Carco", mais aussi pour son respect de la nature et son amour de la Corse.
    Un journaliste travaillant pour l'un des magazines de vin les plus respectés aux Etats-Unis était chez lui ce jour-là, et Antoine m'a proposé de me joindre à eux pour faire une visite du domaine. Il m'a dit qu'il avait besoin d'un traducteur, mais je sais qu'il aurait très bien pu se débrouiller tout seul puisqu'il comprend l'anglais et le parle.
    Quoiqu'il en soit, vers la fin de la visite, j'ai appris que ce journaliste allait dîner le soir-même dans le restaurant où ma femme et moi avions réservé. Quand nous avons terminé la visite du domaine, Antoine nous a demandé de l'attendre quelques secondes. Il est allé dans sa cave et en est revenu avec un magnum de vin rouge à nous partager au restaurant. Il nous a dit que ce vin avait été fait à partir de vignes plantées par son grand-père. Il ne l'a jamais vendu car le rendement de ces vieilles vignes est trop faible, mais aime le partager avec les personnes qui viennent travailler pour les vendanges. C'était un vin très particulier que je n'oublierai jamais.

  • Comment décrirais-tu les vins corses en 3 mots ?
  • Les 3 M : montagne, mer et maquis. Ce sont à mes yeux les trois choses qui donnent leur identité aux vins corses.

  • Quelle appellation de Corse conseillerais-tu en priorité à quelqu'un qui vient en Corse pour la première fois et souhaite découvrir les vins de l'île ?
  • Je les aime toutes, mais si je devais n'en choisir qu'une, j'opterais pour la région de Calvi. Les villes de Calvi et de l'Ile Rousse possèdent de magnifiques plages de sable et des ports qui fourmillent de restaurants de poissons et de fruits de mer. A l'intérieur des terres de la région de la Balagne, on trouve des villages perchés sur les collines, comme Sant'Antonino, Speloncato, Pigna et Lumio, qui offrent une vue à 360° sur la mer et les montagnes. Les hôtels sont bourrés de charme, les restaurants excellents, et sur la Route des Artisans vous pourrez trouver des produits traditionnels, confectionnés à la main, ainsi que bien sûr d'excellents vins.
    Si vous souhaitez visiter les vignobles corses, je vous suggère d'essayer d'y aller hors saison pour éviter la chaleur estivale et les foules. Évitez également le mois de Septembre, car c'est la période des vendanges et les vignerons n'auront pas le temps de vous recevoir.

  • Quels types de vins conseillerais-tu en priorité à quelqu'un qui veut découvrir les vins corses (rouges, blancs, rosés, muscats...) ?
  • Essayez un Vermentinu (connu aussi sous le nom de Malvoisie) de chez Antoine Arena, Yves Leccia ou Yves Canarelli. Aromatiques, riches et intenses, ils brillent par leur fraîcheur et leur acidité. L'un des meilleurs accords pour ce type de vins, c'est le brocciu frais que vous pouvez trouver en Corse, de l'hiver au printemps. C'est un fromage riche et onctueux, qui appelle un vin blanc avec suffisamment de texture, de densité et de volume pour se mesurer aux arômes du lait frais des chèvres nourries dans le maquis.

  • As-tu un accord mets & vins à nous suggérer ?
  • En dehors de l'accord mentionné plus haut entre le Vermentinu et le Brocciu (brocciu que vous pouvez servir avec une salade de roquette assaisonnée d'un trait d'huile d'olive), je suggèrerais un rosé (en particulier le rosé gris en AOC Calvi du Clos Landry, impressionnant par sa finesse aromatique, son équilibre et sa fraîcheur) avec une assiette de charcuterie corse. Ou encore un civet de sanglier, mariné au vin rouge et servi avec un plat de polenta, à accompagner d'un rouge Oriu du Domaine de Torraccia (80% Niellucciu et 20% Sciaccarellu), un vin qui possède une belle acidité et dont les tannins sont doux.

  • Quels sont pour toi les atouts des vins corses ?
  • La Corse ressemble à un continent miniature. Au nord, certaines zones évoquent les collines toscanes, quand les vallées montagneuses et pics enneigés au cœur de l'île rappellent la Suisse. Si l'intérieur des terres brille par sa beauté, les côtes corses ne sont pas en reste, avec des centaines de plages aux eaux turquoises qui n'ont rien à envier aux plages des Caraïbes. Le climat de la Corse, avec de fortes influences de la montagne et de la mer, ainsi que son terroir varié, en font un lieu idéal pour faire pousser la vigne.

  • Comment vois-tu l'avenir des vins corses ?
  • La réputation des vins corses a presque été détruite dans les années 60-70 quand les pieds noirs ont rapporté sur l'île des techniques de vinification industrielles et des cépages à hauts rendements. Au début des années 90, les vignerons de l'île ont commencé à remplacer ces cépages internationaux à hauts rendements par des cépages autochtones et à pratiquer une viticulture bio ou biodynamique pour faire des vins qui expriment la typicité du terroir et du climat corses. Je pense que l'avenir est radieux pour les vins corses, en particulier parce que les amateurs de vin du monde entier sont à la recherche de vins ne provenant pas des régions viticoles les plus connues. La relève est assurée en Corse car il y a de nombreux vignerons, jeunes et talentueux, qui commencent à planter des vignes et à produire leur vin. Le problème que peuvent affronter les vins corses est plus un problème de rareté car la production de vin sur l'île est limitée. On risque donc de voir les prix augmenter.

  • Quel est ton coin de Corse favori ?
  • Chaque été, le père de ma femme nous emmène faire de la randonnée sur le plateau du Coccione. C'est un endroit sauvage et rocailleux, au nord du village de Quenza dans la région de l'Alta Rocca, au-dessus de Porto-Vecchio. Quand il était jeune, sa famille faisait le voyage à pied et à dos d'âne jusqu'à un petit village qui se trouve sur le plateau, pour échapper à la chaleur et aux moustiques porteurs de malaria qu'on trouvait en bord de mer. Le village est aujourd'hui en ruines, mais ça reste un endroit très spécial. L'air est imprégné des senteurs du maquis, et il y a des cochons sauvages et des vaches qui se promènent en liberté au milieu des rochers sculptés par la pluie et le vent. Ayant passé une bonne partie de son enfance ici, il connaît chaque recoin de cet endroit magique. Pendant la randonnée, il nous fait boire dans les différentes sources qui serpentent sur le plateau - certaines sont juste de minces filets d'eau cachés derrière des buissons ou des rochers. Chaque source a un goût différent. C'est ainsi que j'ai réussi à comprendre le concept de "terroir" et la façon dont cela peut affecter le goût de quelque chose.

    J'espère que mes guides ont réussi à capturer un peu de la magie de cette île si particulière, et qu'ils inviteront les gens à découvrir ces vins faits par des personnes réellement attachées à leur terre.

    J'espère que cette petite interview vous aura donné envie de découvrir les guides de Tom Fiorina sur les vins corses.
    Si c'est le cas, vous pouvez les trouver ici en français.

    Plage-sur-la-route-des-Sanguinaires
    L’une des plages que l’on trouve sur la route des Sanguinaires

    [ENGLISH VERSION OF THE ARTICLE]

    My interest in Corsican wines had me bump some months ago into the Twitter account of Tom Fiorina.

    Tom Fiorina is American but he's been living near Toulouse since 2007.
    He is one of the few Americans to have earned the DNO (Diplôme National d’Œnologue) and hopes to make wine with his own vines someday in Corsica or in southwestern France. For now, he writes about wines and spirits (mainly Armagnac) on his wine blog www.thevineroute.com.
    What draw my attention was his interest in Corsica and the fact that he wrote guides about Corsican wines.

    As we met 2 weeks ago at an event organized to promote Côtes de Gascogne wines, I asked him about his passion and he told me how he fell in love with Corsican wines and decided to publish his guides.

    Whether you are heading towards Corsica this summer or planning to visit the island and its vineyards in the coming months, I'm sure Tom´guides might prove useful to you.
    Tom wrote 4 guides, dedicated to the 4 main cities of Corsica and their surroundings : Ajaccio, Bastia, Calvi, Bonifacio. Though they are mainly focussed on wines, you will also find in these guides some info about Corsican culture and gastronomy as well as hotel & restaurant suggestions. You can download these guides for 7€ each.

    But before giving you the links, let´s get to know Tom Fiorina better thanks to some "interview-like" questions about him, but also about Corsican wines and winemakers.

    Interview of Tom Fiorina

  • Can you introduce yourself in a few words ?
  • I’m American, but my grandparents on both sides of my family were Italians who emigrated to the U.S. in the 1920s. I grew up near Pittsburgh, which is one of the most ethnically-diverse cities in the U.S. After working as a journalist in Washington, D.C., I decided to do an M.B.A. in marketing at the University of Pittsburgh. There were three French students in my class, and one of them, once we had graduated and I was visiting him in Paris, introduced me to my wife. Beginning in the early 1990s, I worked in communications for several international companies in Europe. My most recent position was in Italy where I worked for Coca-Cola, but I try not to mention that to winemakers who I interview ;-).

  • You are an American living near Toulouse, how did you get interested in Corsican wines ?
  • My wife’s family is from Corsica. She took me to the island in 1992, and I instantly fell in love with it. When I came to Toulouse in 2007, after my communications position with Coca-Cola had been eliminated in a corporate restructuring, I was unable to find another position. I started writing my wine blog in 2009, and many of my articles were about Corsican winemakers who I had met during my visits there.

  • How did you decide writing those guides about Corsican wines ?
  • I had won several awards for my wine blog articles, and one day I was contacted by the English wine journalist Wink Lorch who has a wine tourism website named WineTravelGuides.com. She told me that she had been trying, unsuccessfully, for 10 years to get English-language guides about Corsica for her website. I wrote two guides for her. One for the northern part of the island, and one for the south.
    My four new guides—one for each of the largest cities in Corsica (Ajaccio, Porto-Vecchio, Bastia and Calvi), are in English and French. The translations were done by my wife, who teaches English at a school near Toulouse. My guides are more for people who have an interest in Corsican wine, but who also want to discover the history, the gastronomy, and the culture of each of these regions. The hotels and restaurants were selected because of their quality, their value-for-money, and their authenticity.

  • How did you make your choices selecting the producers mentioned in your guides ?
  • The producers in the guides use primarily indigenous Corsican varieties of grapes. Some are organic, some are biodynamic, but their common objective is to make what I like to call authentic wine that expresses the grape variety and the terroir.

  • You mention different producers in your guides. Was an encounter more special than the others (why ?) ?
  • I stopped one summer to say hello to Antoine Arena in Patrimonio. Antoine is a patriarchal figure for many of the island’s winemakers. He’s known throughout France and the wine world for his wine--especially his Haut Carco cuvées, for his respect for nature, and for his love for Corsica. A journalist from one of the most respected wine magazines in the U.S. was there, and Antoine asked if I might join them on a tour of the estate. He said that he needed a « translator », but the truth is that I know that he does understand and speak English. Whatever…
    Towards the end of the tour, I discovered that this journalist was going to be eating that night at the same restaurant where I had made a reservation for my wife and I. When we finished the tour, Antoine said to wait a second. He went back into his cellar and came back with a magnum bottle of red wine for us to share at this restaurant. He told us that it was wine made from grapevines that his grandfather had planted. He never sells this wine, he said, because the yield from the old vines is so low. Instead he drinks it with the people who harvest his grapes. That was a very special wine that I’ll never forget.

  • 3 words to describe Corsican wines ?
  • The three « M »s : montagne, mer and maquis (mountain, sea and "maquis"). These are three things that I believe give Corsican wine its identity.

  • Which Corsican appellation would you recommend in priority for a first-timer in Corsica wishing to discover its wines ?
  • I like them all, but if I had to choose just one, I’d suggest visiting the Calvi region. L’Île-Rousse and Calvi have gorgeous, sandy beaches and ports filled with seafood restaurants, and the Balagne area inland from Calvi has hilltop villages like Sant’Antonino, Speloncato, Pigna and Lumio that offer 360-degree views of the sea and mountains further inland. There are hotels with incredible charm, excellent restaurants, the Route des Artisans where you can find traditional, handcrafted items, and, of course, excellent wine.
    For all Corsican wine regions try to go there off-season to avoid the summer heat and crowds, and I’d suggest avoiding visiting vineyards in September, during the grape harvest, as the winemakers will not have time to speak to you.

  • Which kind of wines would you recommend in priority to someone wishing to discover Corsican wines (red, white, rosé, muscat...) ?
  • Try a Vermentinu (known as Malvasia in Corsica) from Antoine Arena, Yves Leccia or Yves Canarelli. Aromatic, rich and intense, they shine with a brilliant freshness and acidity. One of the best things to accompany them is the brocciu frais that you find in Corsica in the winter through the springtime. This is a rich, voluptuous cheese that demands a white wine with the texture, weight and volume to stand up to the intense aromas of fresh milk from goats that feed in the maquis.

  • Any food and Corsican wines pairing to recommend ?
  • Besides the above-mentioned Vermentinu-Brocciu (perhaps serving the brocciu with a rocket salad and olive-oil dressing), I suggest a rosé (especially the AOC Calvi rosé gris from the Clos Landry that has outstanding aromatic finesse, balance and freshness) with a plate of Corsican charcuterie. Or a civet de sanglier, marinated in red wine and served with a plate of polenta and accompanied by a Domaine de Torraccia Oriu rouge (80% Niellucciu and 20% Sciaccarellu) with its excellent acidity and soft tannins.

  • For you, what are the assets of Corsican wines ?
  • Corsica resembles a miniature continent. In the north, certain areas evoke Tuscan hills, while the alpine valleys and snowy peaks in the center of the island could be straight out of Switzerland. And all of this beauty is framed by hundreds of Caribbean-blue-water beaches. Its climate, with the strong influence of its mountains and the sea, and its varied terroir, makes it ideal for growing grapes.

  • How do you see the future of Corsican wines ?
  • Corsica’s wine reputation was almost destroyed in the 1960s and ‘70s when repatriated French colonists from Algeria--the « pieds noir »--brought industrial winemaking and high-yield grape varieties to the island. Beginning in the 1990s the island’s winemakers began to replace these high-yield, international grape varieties with native Corsican grape varieties and to use organic and biodynamic viticulture to make wine that expresses the typicity of the Corsican soil and climate. I think that the future is bright here, particularly as the world’s wine drinkers seek wines from outside of better-known regions. There are many talented, young winemakers who are starting to plant vines and to begin production. The problem is that the quantity of wine produced on the island is limited, so there is a risk of prices rising.

  • What is your favorite place in Corsica ?
  • My wife’s father takes us hiking each summer to the plateau du Coccione. This is a wild, rocky area north of the village of Quenza in the l’Alta Rocca area above Porto-Vecchio. When he was young, his family made the journey by foot and on donkey to a small village on this plateau to escape the heat and malaria-bearing mosquitoes of the seaside. The village is now in ruin, but it’s a very special place. The air is scented with the maquis, and there are wild pigs and cows roaming among the rocks that have been sculpted by the rain and wind into fantastic shapes. He knows every part of this magical place, having spent a good part of his childhood here. As we hike he takes us to drink from the many springs on the plateau—some of them just a trickle hidden beneath bushes or rocks. Each spring has a different taste. This is how I came to understand the concept of "terroir" and how it affects the taste of everything.
    I hope that my guides capture some of the magic of this special island, and that they help people to discover wine made by people who have a great attachment to their land.

    I hope this interview convinced you to have a look at Tom Fiorina's wine guides about Corsica.
    If so, you can find them here in English.


    Affiche-Cotes-de-Gascogne

    Pour fêter leurs 40 ans, les vins des Côtes de Gascogne s'offrent un bol d'air frais

    Vendredi dernier, j'étais invitée à un déjeuner à l'hôtel Pier, organisé par la section interprofessionnelle des vins des Côtes de Gascogne pour fêter les 40 ans de la dénomination et présenter sa nouvelle stratégie de communication.

    Quelques infos sur les vins Côtes de Gascogne

    La dénomination "Côtes de Gascogne" a donc vu le jour en 1974.

    Terroir

    La zone géographique de l’IGP (indication d'origine géographique protégée) "Côtes de Gascogne" correspond au vignoble de l’Armagnac et s'étend donc sur 3 départements : le Gers dans son intégralité, le Lot-et-Garonne sur 14 communes, et les Landes sur 25 communes. Au total l'IGP couvre une superficie de 13 000 hectares.
    On y retrouve les 3 terroirs que j'évoquais dans mon billet sur l'Armagnac, à savoir le Bas-Armagnac à l'ouest, la Ténarèze à l'est et le Haut-Armagnac en plein sud-ouest.

    Cépages

    Cépages-blancs-principaux-des-Côtes-de-Gascogne

    Du côté des cépages, on retrouve en blanc le Colombard, l'Ugni Blanc et le Gros Manseng ainsi que le Chardonnay et le Sauvignon.
    Pour les rouges, les cépages bien connus du Bordelais - Merlot, Cabernet Sauvignon et Cabernet Franc - côtoient le Tannat (cépage roi à Madiran).

    Production

    Les vins Côtes de Gascogne, ce sont 1 200 producteurs, dont 200 vignerons indépendants et 1 000 adhérents aux 6 groupes coopératifs ou fournisseurs d'une dizaine de négociants-vinificateurs.

    Les blancs sont largement majoritaires dans la production des vins Côtes de Gascogne puisqu'ils représentent 85% de la production (90% de blancs secs, 10% de blancs doux ou moelleux) contre 8% pour les rouges et 7% pour les rosés. Et ils figurent parmi les vins blancs français les plus exportés à travers le monde avec pas moins de 140 pays clients.

    L'export est d'ailleurs la principale destination de l'ensemble de la production des vins Côtes de Gascogne, puisque 70% du volume produit est commercialisé à l'export.
    Les volumes destinés au marché intérieur se répartissent entre les circuits traditionnels (73%), la GMS (20%) et la vente directe (7%).

    La nouvelle campagne de communication

    Pour fêter leurs 40 ans, les vins des Côtes de Gascogne ont décidé de s'offrir un bol d'air frais.
    Au programme : une nouvelle identité visuelle, une nouvelle stratégie de communication et une nouvelle dynamique promotionnelle pour affirmer leur positionnement de vins tendance, emplis de fraîcheur.

    Cette nouvelle stratégie, sur 5 ans, est le fruit d'une réflexion collective ayant impliqué l'ensemble des acteurs de la filière mais aussi des consommateurs.

    Nouveau-visuel-de-campagne-des-Côtes-de-Gascogne

    La convivialité et la générosité de la Gascogne sont les valeurs premières mises en évidence au travers de cette campagne. Le caractère frais des vins blancs Côtes de Gascogne (dans l'expression de sa vivacité et de ses arômes tout comme dans ses conditions optimales de service) est lui aussi à la base du visuel de campagne, notamment avec pour accroche "Fraîchement Sud-Ouest".
    Tout en suggestion et raffinement, une ambiance chaleureuse se dégage pour séduire notre coeur de cible des 25-45 ans. Source : communiqué de presse

    En parallèle de cette nouvelle campagne de communication et du plan media soutenu par l'IVSO (affichage, presse, web), des actions événementielles vont avoir lieu pour amener et partager la convivialité de la Gascogne.
    Chaque année, avant l'été, les Côtes de Gascogne vont cibler une nouvelle ville à fort potentiel afin de gagner en visibilité et en notoriété et afin de renouer le contact avec les revendeurs (cavistes, restaurateurs).

    Toulouse, capitale des vins du Sud-Ouest, a été choisie comme point de départ de ces opérations.
    Du 16 au 21 juin, une action promotionnelle a été menée avec 40 cavistes partenaires.
    Les 20 et 21 juin, plus de 50 dégustations ont été animées par les producteurs eux-mêmes qui s'étaient déplacés pour l'occasion.

    Les années suivantes, les vins des Côtes de Gascogne iront à la rencontre d'autres régions : la Bretagne, la Côte Atlantique, la Vendée et enfin la région parisienne.

    Tour d'horizon des vins dégustés

    Avant de vous parler des vins dégustés, il faut que je vous avoue que les blancs dans le style des Côtes de Gascogne ne sont pas forcément le type de blancs que je préfère. Si je les apprécie volontiers à l'apéritif, à table j'ai tendance à préférer des blancs avec plus de complexité en bouche.

    Il y a bien un domaine que j'aime vraiment énormément en Côtes de Gascogne, le Domaine Haut-Campagnau de Dominique Andiran, mais ses vins ne sont pas du tout représentatifs de ce qui se fait dans le reste de l'appellation.

    Cependant, pour cette dégustation de vins des Côtes de Gascogne, j'ai tenté de mettre mon goût personnel de côté et de goûter les vins avec le plus d'objectivité possible, en me laissant la possibilité d'être surprise.

    Côté accords mets & vins, je dois reconnaître que les vins proposés au début s'accordaient plutôt très bien aux entrées typées mer.

    Accords-mets-&-vins
    Les blancs des Côtes de Gascogne se marient très bien aux ingrédients de la mer

    Cuvée-Classique---Tariquet

    Tariquet et moi, en général ça fait 2 (surtout en "version sucrée") mais là, ne serait-ce que par politesse et puisqu'il s'agissait d'un blanc sec, je me suis dit que j'allais quand même faire l'effort de goûter en essayant de rester objective. Si je n'ai vraiment pas accroché avec la cuvée Réserve beaucoup trop boisée pour moi, cette cuvée "Classique" (à base d' Ugni blanc, de Colombard, de Sauvignon et de Gros Manseng) m'a un peu réconciliée avec le domaine. Je n'ai pas trouvé ce blanc enthousiasmant au point d'en remplir ma cave, mais dire qu'il est mauvais serait de la pure mauvaise foi. Le rapport qualité-prix me semble plus que correct.

    Villa-Dria---Domaine-de-Laguille---Uby---Domaine-des-Esquirots

    Parmi les 4 vins ci-dessus, ceux qui m'ont le plus convaincue sont ceux de la Villa Dria et du domaine Uby. J'ai en revanche été un peu moins séduite par les deux autres.

    Passons maintenant à ceux qui m'ont davantage intéressée ou qui m'ont carrément plu.

    Cuvée-Harmonie-de-Gascogne---Domaine-de-Pellehaut
    Je vous avais déjà parlé du Domaine de Pellehaut lors de mon weekend en Armagnac. Pendant la visite du domaine, nous avions eu l'occasion de boire quelques vins et j'avais retenu une cuvée en blanc, Ampéloméryx.
    Eh bien celle-ci n'est pas mal non plus ! Simple, mais très agréable en bouche.

    Rouge---Blanc-Terres-Blanches---La-Côte-d'Heux---Domaine-Chiroulet-
    Je connaissais le domaine Chiroulet de nom, mais je crois que je n'avais encore jamais eu l'occasion de goûter des vins du domaine. Globalement, j'ai trouvé les 3 vins dégustés (2 blancs et 1 rouge) plutôt plaisants et avec un très bon rapport qualité prix. Sans compter que l'accord entre le 2ème blanc (et même le rouge) et le mini burger roquefort magret de canard dont je me suis régalée fonctionnait plutôt très bien.

    Colombelle-«-L’Original-»---Plaimont-Producteurs
    Je vous avais déjà parlé des producteurs de Plaimont dans un de mes tout premiers billets sur le SISQA. Je ne me souvenais plus qu'ils faisaient aussi des vins en IGP Côtes de Gascogne.
    Si je n'ai pas forcément adoré cette cuvée à base de Colombard, je l'ai trouvée originale et elle m'a aidée à percevoir les caractéristiques aromatiques de ce cépage (qui ressortent forcément moins quand on a affaire à des assemblages).

    Cuvée-Signature---Domaine-Saint-Lannes
    J'ai particulièrement apprécié la fraîcheur et la finesse de ce vin, élaboré par le Domaine de Saint-Lannes en assemblant du Colombard et du Gros Manseng (je ne suis pas à 100% certaine de l'assemblage car je ne retrouve pas le nom de cette cuvée sur leur site internet, mais il me semble qu'elle correspond à leur cuvée entrée de gamme). Ce vin s'accordait particulièrement bien avec certaines des tapas de la mer servies en entrée.

    Remparts-Blanc-et-Gouttes-de-Lune---Domaine-Les-Remparts-
    Si le blanc du domaine Les Remparts était plaisant, c'est surtout le rouge que je retiendrai.
    Et d'ailleurs si je ne devais retenir qu'un seul vin parmi tous les vins dégustés lors de ce déjeuner, ce serait celui-ci, parce qu'il est bon mais aussi parce qu'il est atypique.
    Cette cuvée "Gouttes de Lune" est réalisée à partir d'un assemblage de Malbec et de Tannat.
    Entre ces 2 cépages et la bouteille noire plutôt massive on s'attend à un vin assez costaud, voire trop costaud, mais en fait ce n'est pas le cas.
    Le nez d'abord est particulièrement charmeur et dès qu'on a le liquide en bouche, on n'est pas déçu. Il y a de la matière mais ça reste souple et très équilibré et les tannins ne sont pas du tout agressifs. Il y a encore quelques optimisations à apporter, mais franchement pour un premier essai, j'ai trouvé ça très convaincant. Affaire à suivre donc. D'autant plus que la nouvelle génération à la tête du domaine Les Remparts, les 2 frères Marcellin, a vraiment envie de faire progresser ce domaine familial.

    Finissons avec quelques portraits.

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    3-vignerons-800x400
    A gauche : Plaimont Producteurs / Au centre : Domaine de Saint-Lannes / A droite : Domaine Les Remparts


    Millésimes en Languedoc 2014 au cœur de la Cité de Carcassonne

    4 semaines... C'est le temps qu'il m'aura fallu pour arriver à me poser pour trier mes photos et retranscrire enfin les quelques jours passés à Carcassonne dans le cadre de l'opération Millésimes en Languedoc. Oui, je sais, il faudrait sérieusement que je me mette à écrire des comptes-rendus à chaud, tout de suite après les événements, car plus le temps passe et plus il est difficile de s'y mettre et de se souvenir des détails (sans compter que ma prise de notes lors de ces dégustations n'est pas systématique et organisée, ce qui n'aide pas vraiment).
    Bref, j'aurai mis le temps, mais voici enfin mon retour sur Millésimes en Languedoc 2014.

    Cette année, l'événement organisé par le CIVL (Conseil Interprofessionnel des Vins du Languedoc), avec l'aide de l'agence Clair de Lune, avait établi ses quartiers au cœur de la cité de Carcassonne pour 5 jours de dégustations intensives à la découverte des différentes appellations du Languedoc.
    Des dégustations auxquelles étaient conviés des journalistes français mais aussi beaucoup d'étrangers et quelques blogueurs (je crois que nous étions au total environ 70 ou 80, sachant que tout le monde ne restait pas les 5 jours).

    S'il s'agissait de la 6ème édition de cet événement , pour moi c'était une première. Je ne savais pas trop à quoi m'attendre en y allant, mais j'ai pourtant accepté l'invitation sans trop hésiter car je pouvais me libérer pendant 4 des 5 jours (il faut bien qu'être à son compte ait quelques avantages) et je me suis dit que c'était une excellente occasion pour découvrir un maximum de vins du Languedoc, dans l'optique de pousser plus loin la découverte pour ceux qui m'auront tapé dans l'œil pendant la semaine.

    Dégustations-à-l'Hôtel-de-la-Cité-à--Carcassonne

    Côté pratique, le CIVL prenait en charge le transport et l'hébergement des participants pour 3 nuits. Les repas étant organisés par le CIVL, la restauration sur place était donc également prise en charge.

    Côté programme, les dégustations avaient lieu dans une salle de l'Hôtel de la Cité, à l'aveugle puisque les étiquettes étaient masquées par des "chaussettes" (bon, certains trichaient un peu en regardant d'abord le livret de description des différents vins, mais pour le coup, j'ai personnellement joué le jeu car je trouvais plus intéressant de goûter tous ces vins sans aucun a priori). En parallèle de la dégustation dans la salle principale, il y avait aussi chaque jour en fin de matinée une petite présentation sur l'une des AOC présentées.

    Les déjeuners étaient quant eux l'occasion de faire connaissance avec des vignerons venus présenter leurs vins lors de la journée, avant de choisir de poursuivre l'après-midi soit en continuant la dégustation démarrée le matin soit en participant à une activité mêlant découverte touristique et dégustations avec des vignerons.
    Les dégustations et les rencontres avec des producteurs étaient également de mise lors des soirées "thématiques" qui ont rythmé la semaine (Cassoulet Party, soirée Club des Marques, soirée médiévale, soirée bar à vins).

    Côté vins, l'ensemble des appellations du Languedoc ont été mises en lumière pendant la semaine.

  • lundi : AOC Corbières, AOC Corbières-Boutenac et AOC Fitou
  • mardi : AOC Minervois, AOC Minervois-La Livinière et AOC Cabardès
  • mercredi : AOC Faugères, AOC Limoux, AOC Malepère, AOC Saint-Chinian, AOC Saint-Chinian Roquebrun, AOC Saint-Chinian Berlou et AOC Muscat du Languedoc
  • jeudi : AOC Languedoc et ses terroirs et AOC Picpoul de Pinet
  • vendredi : AOC Languedoc et ses terroirs et AOC Picpoul de Pinet (bis, car il y avait vraiment beaucoup de vins à déguster)
  • Je ne suis arrivée que le mardi, donc j'ai loupé les appellations Corbières et Fitou.
    Mais pendant mes 4 jours à Carcassonne, j'ai quand même pu déguster beaucoup de vins. Et quand je dis beaucoup, c'est vraiment beaucoup ! Durant ces 4 jours, il y a en effet eu près de 700 vins en dégustation dans la salle principale (et j'ai dû en goûter entre 500 et 600), et à cela il faut rajouter ceux dégustés pendant les déjeuners, les activités de l'après-midi et les soirées. Donc le moins que l'on puisse dire c'est qu'il y avait du choix.

    Et pourtant, j'ai tout de même eu un petit regret en découvrant que certains des vins que j'apprécie dans le Languedoc n'étaient pas présents lors de ces dégustations car les vignerons n'avaient pas envoyé d'échantillons. Je trouve cela dommage, mais j'imagine que ces vignerons avaient leurs raisons pour ne pas souhaiter participer à cet événement.

    Vu le nombre de vins que j'ai dégustés pendant la semaine, je ne vais pas tous vous les lister.
    Je n'ai retenu que ceux qui m'ont davantage intéressée, pour diverses raisons.

    THE coup de cœur du séjour : les vins du domaine Le Conte des Floris

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    Quelques uns des vins du domaine Le Conte des Floris

    Le nom de ce domaine basé à Pézenas m'était familier mais je n'avais encore jamais eu l'occasion de goûter les vins (ou pour être exacte, j'avais loupé l'occasion lors de Millésime Bio à cause d'un train à prendre).

    Première rencontre avec les vins du domaine Le Conte des Floris à l'aveugle, parmi les vins proposés à la dégustation le jeudi matin, et premier coup de cœur pour 2 rouges du domaine :

  • cuvée Carbonifère 2010 - cépages : syrah, grenache, carignan
  • cuvée Homo Habilis 2010 (dont j'aime aussi beaucoup l'étiquette) - cépages : syrah, grenache, mourvèdre
  • Une première très bonne impression confirmée le soir-même, lors de la soirée bar à vins, par la découverte de 3 autres cuvées du domaine, en présence des producteurs, Catherine et Daniel Le Conte des Floris (très sympas aussi !). Si j'ai aimé le rouge, j'ai eu un véritable coup de foudre pour les blancs, et notamment la cuvée Lune Blanche !

  • cuvée Villafranchien 2002 et 2004 - cépages : grenache, carignan, syrah
  • cuvée Arès 2012 - cépages : marsanne, carignan blanc
  • cuvée Lune Blanche 2001 et 2003 - cépage : carignan blanc
  • Vous trouverez plus de détails sur les différentes cuvées sur le site internet du domaine.

    J'ai vraiment beaucoup apprécié l'ensemble des vins proposés par ce domaine lors de Millésimes en Languedoc, donc il est fort probable que j'aille y faire un tour lors d'une prochaine virée dans le Languedoc.

    Domaine Le Conte des Floris
    19, avenue Emile Combes 34120 PEZENAS
    Tel : 06 16 33 35 73
    Email : domaine.floris@gmail.com
    Site internet : http://www.domainelecontedesfloris.com

    Une belle découverte dans les Corbières : Alexandre They du Château Vieux Moulin

    Alexandre-They-du-Château-Vieux-Moulin-
    Alexandre They du Château Vieux Moulin

    Comme je le disais en introduction, je ne suis arrivée que mardi, donc j'ai manqué les dégustations dédiées à l'appellation Corbières. Mais grâce à l'activité organisée le mercredi après-midi (découverte de l’appellation Corbières avec les 2 CV de Vin 4 heures tour et goûter vigneron en haut de la Montagne d’Alaric), j'ai tout de même eu le plaisir de découvrir et déguster quelques uns des vins d'Alexandre They du Château Vieux Moulin.

    J'ai accroché aussi bien avec le rouge qu'avec le rosé, et en plus Alexandre est sympa, donc ça méritait un petit coup de projecteur sur ce domaine familial (6 générations s'y sont succédées depuis 2 siècles), basé à Montbrun-des-Corbières.

    Voici les présentations très poétiques que l'on trouve sur le site internet du domaine concernant les 2 vins que j'ai dégustés :

  • Les Ailes (rouge) - cépages : carignan, grenache , mourvèdre
  • Montbrun est allongé sur sa garrigue dans les CORBIERES balayées par nos vents,
    le MOULIN est là, témoin silencieux de l’histoire de ce vin.
    L’élan de cette Cuvée lui rend ses AILES, elle a la force du Cers,
    la langueur du Marin, la chaleur du soleil et les parfums poivrés de l’automne.
    L’histoire est elle, vous vous en souviendrez.

  • Château Vieux Moulin Rosé - cépages : grenache , cinsault, syrah
  • La robe d’un couché de soleil,
    Les parfums d’Orient et d’Occident,
    Les saveurs de fruits bien mûrs,
    Ce sont les plaisirs de l’été qui sont capturés dans cette bouteille.

    Château Vieux Moulin
    11700 Montbrun des Corbières
    Tel : 04.68.43.29.39
    Email : l.they@vieuxmoulin.net
    Site internet : http://www.vieuxmoulin.net
    Facebook : https://www.facebook.com/vieux.moulin
    Twitter : https://twitter.com/VieuxMoulin

    Véronique Attard du Mas Coris, une active participante aux Vendredis du Vin, qui fait surtout de jolis vins à Cabrières

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    Véronique Attard du Mas Coris

    Lors du déjeuner du jeudi, j'ai enfin pu rencontrer "IRL" Véronique Attard du Mas Coris. J'étais très contente car voilà un moment que nous échangions virtuellement sur Facebook, après avoir fait connaissance via les Vendredis du Vin, et j'avais vraiment envie de pouvoir papoter avec elle de vive voix.

    Je n'ai pas été déçue car Véronique est fidèle à l'image joyeuse et attachante que je me faisais d'elle. Mais en plus d'être une personne respirant la joie de vivre, Véronique est aussi une vigneronne qui fait, avec son mari Jean, de jolis vins bio dans son petit domaine de Cabrières, au creux du Pic de Vissou.

    J'ai d'abord eu l'occasion de goûter à l'aveugle le matin l'un des nouveaux rouges du domaine, que j'ai beaucoup apprécié, puis j'ai découvert avec plaisir lors du déjeuner son rosé (très clair cette année, mais doté d'une belle matière en bouche) :

  • cuvée Téthys (rouge) 2012 - cépages : cinsault, grenache, syrah
  • Un vin avec lequel nous sommes "tombés en amour" comme disent nos cousins québécois, au point de garder le nez sur la cuve pour en sentir les effluves durant sa période de cuvaison !

  • cuvée Coulée douce (rosé) 2013 - cépages : cinsault, grenache
  • Si vous voulez en savoir plus sur ces vins et sur ce domaine, n'hésitez pas à aller visiter le blog du Mas Coris tenu par Véronique !

    Mas Coris
    34800 Cabrières
    Tel : 06 74 14 88 91
    Blog : http://mas-coris.com
    Facebook : https://www.facebook.com/pages/MAS-CORIS-ou-naissance-dun-petit-domaine/257311949670

    Une maison de négoce pas comme les autres : Calmel & Joseph

    Calmel-&-Joseph
    Jérôme Joseph (à gauche) et Laurent Calmel (à droite)

    Lors du dîner du mercredi, j'ai eu à ma table Laurent Calmel, œnologue, et Jérôme Joseph, qui nous ont fait découvrir leurs vins. L'occasion pour moi de découvrir une autre façon d'aborder le négoce.

    Calmel & Joseph (le nom de leur société) est un micro négoce spécialisé dans les vins du Languedoc Roussillon. Leur spécificité réside dans le fait de vouloir vinifier le plus naturellement possible une gamme de vins issus des terroirs du Languedoc Roussillon à partir d’une sélection parcellaire rigoureuse. Ils recherchent les parcelles travaillées le plus naturellement possible, gage pour eux de complexité et de personnalité, puis travaillent main dans la main avec les viticulteurs. Ils sont très impliqués dans la vinification et l'élevage des différentes cuvées et tout se fait directement chez les viticulteurs.

    Globalement, j'ai trouvé la gamme "Les Terroirs" dégustée lors du dîner plutôt bien faite avec des vins qui étaient effectivement assez représentatifs des différentes appellations représentées. J'ai notamment bien aimé le Saint-Chinian rouge.

    Actuellement, une grosse partie de la production part à l'export, mais Laurent Calmel et Jérôme Joseph souhaitent aussi se développer sur le marché français.

    Vous trouverez plus d'informations sur leur site internet (qui est plutôt chouette d'ailleurs, tout comme leurs étiquettes et l'ensemble de leurs outils de communication).

    Calmel & Joseph
    42, rue Bardes 11000 Carcassonne
    Tel : 04 68 72 09 88
    Email : contact@calmel-joseph.com
    Site internet : http://www.calmel-joseph.com
    Facebook : https://www.facebook.com/CalmelJoseph

    Ils m'ont bien plu aussi

    Voici en image un petit aperçu (donc non exhaustif) de quelques uns des autres vins qui m'ont plu, dans diverses appellations.

    Aperçu-de-quelques-vins-dégustés-à-Millésimes-en-Languedoc

    Clin d'oeil touristique pour finir

    Pour finir, puisqu'il faisait un très beau temps pendant presque toute la semaine, je vous laisse avec quelques photos prises lors des balades organisées pendant les 4 jours.

    Quelques clichés de la belle cité de Carcassonne (très agréable de la redécouvrir sous le soleil après l'avoir parcourue pour la première fois sous une pluie diluvienne pendant Oenovidéo l'année dernière), du canal du Midi ainsi qu'un aperçu des vues magnifiques depuis le sommet de la montagne Alaric et depuis la chapelle Notre Dame des Auzils à Gruissan.

    Au-coeur-de-la-cité-de-Carcassonne
    Au coeur de la cité de Carcassonne
    Des-Corbières-à-La-Clape
    Des Corbières à La Clape en passant par le canal du Midi

    J'arrive à la fin de ce compte-rendu de Millésimes en Languedoc 2014.
    Au final, j'en retiens surtout du positif car j'ai vraiment apprécié ces 4 jours à la découverte de ces appellations du Languedoc que je ne connaissais pas si bien que ça.
    4 jours qui m'ont donné envie d'y retourner très vite pour rendre visite à quelques vignerons et faire davantage connaissance avec certaines appellations.
    Outre les vins, j'ai aussi aimé découvrir un peu mieux cette région finalement assez proche de Toulouse mais que j'ai plutôt tendance à délaisser, et j'ai apprécié les échanges avec les journalistes, français et étrangers, avec lesquels j'ai pu discuter.

    Je remercie donc le CIVL pour cette invitation et toute l'équipe de Clair de Lune qui a assuré un max pendant toute la semaine. Mais aussi tous les vignerons qui se sont joints à nous lors des déjeuners, activités et dîners car si j'aime déguster des vins, j'aime encore plus échanger avec ceux qui le font !


    Terres-de-Gaillac-La-Pente-Douce

    Rencontre avec les vignerons de Terres de Gaillac au restaurant La Pente Douce

    Lundi 14 avril, en fin de journée, j'étais de sortie pour enfin découvrir La Pente Douce, un restaurant toulousain déjà prisé de mes contacts gourmands et gourmets, mais surtout pour déguster des vins (oui, encore !). Les organisateurs de cette dégustation n'étaient autres que les membres de l'association Terres de Gaillac. Je connaissais déjà quelques uns des vignerons de ce collectif, mais cette dégustation était une excellente occasion de les avoir tous (ou presque) au même endroit.

    Terres de Gaillac, késako ?

    Terres de Gaillac, c'est une association regroupant plusieurs vignerons du gaillacois, 11 vignerons et 1 distillateur (qui produit également des vins depuis quelques années) pour être exacte.

    L'association Terres de Gaillac est née le 1er juillet 2005 de la volonté d'un petit groupe de vignerons se reconnaissant dans la notion d'AOC telle que définit au début du XXème siècle par Joseph Capus, autour des principes suivants :
    - l’originalité gustative du vin
    - l’histoire et les acquis collectifs, qualifiés d’usages locaux, loyaux et constants
    - le “ génie ” du lieu, accepté jusque dans son défaut. Source : Site internet de Terres de Gaillac

    La plupart des membres de l'association sont en conversion ou déjà certifiés en agriculture biologique.

    12 vignerons donc, rassemblés par des valeurs communes, mais dont les vins reflètent autant d'expressions de ce sol gaillacois "qui parle vin depuis 2000 ans" comme ils le précisaient sur l'affiche de leur dégustation.

    Ce lundi-là, ils étaient presque au grand complet puisqu'il ne manquait que Michel Issaly, vigneron au Domaine de la Ramaye (et président des vignerons indépendants).

    Si vous voulez en savoir plus sur Terres de Gaillac, je vous invite à vous rendre sur leur site internet www.terresdegaillac.fr.
    Vous pouvez également suivre leurs actualités sur leur page Facebook et leur compte Twitter.

    Une dégustation #HappyGaillac haute en couleurs

    Une-partie-des-vignerons-de-Terres-de-Gaillac-1
    Nicolas Lebrun | Virginie Maignien | Florent Plageoles - crédit photo : Terres de Gaillac

    J'étais ravie de retrouver Virginie Maignien (Causse Marines), Florent Plageoles (Domaine Plageoles) et Nicolas Lebrun (L'Enclos des Braves), auxquels j'avais rendu visite il y a quelques mois. Comme j'ai déjà évoqué leurs vins sur ce blog, je vais plutôt me concentrer sur les domaines que j'ai découverts.

    Une-partie-des-vignerons-de-Terres-de-Gaillac
    Crédit photo : Terres de Gaillac
  • Domaine L'Enclos des Roses - Aurélie Balaran (1)
  • Je ne connaissais pas du tout les vins d'Aurélie Balaran (qui est la fille de Jean-Marc Balaran du Domaine d'Escausses). J'ai notamment apprécié sa Méthode Ancestrale - Brut (la photo sur mon téléphone étant floue, j'ai récupéré la photo de la bouteille sur internet)

    Méthode ancestrale brut - Château L'Enclos des Roses - Gaillac

  • Domaine de Brin - Damien Bonnet (2)
  • Après en avoir beaucoup entendu parler, j'avais eu l'occasion de goûter la cuvée Anthocyanes de Damien Bonnet qui m'avait bien plu. La dégustation organisée par Terres de Gaillac m'a permis d'enfin rencontrer Damien, mais aussi de déguster d'autres vins de sa gamme. J'ai aimé quasiment tout ce que j'ai goûté en rouge : Anthocyanes encore, mais aussi Vendemia et Brin de Temps. Quant à son Brin de Folie, son rosé moelleux à base de cabernet sauvignon, c'est un peu atypique mais moi j'ai trouvé ça très sympa et très gourmand (sûrement délicieux avec des desserts).

    Vendemia---Domaine-de-Brin---Gaillac

    Anthocyanes---Domaine-de-Brin---Gaillac

    Brin-de-Folie---Domaine-de-Brin---Gaillac

  • Distillerie Cazottes - Marina Cazottes (3)
  • Laurent étant en déplacement, j'ai eu le plaisir de faire la connaissance de la pétillante Marina Cazottes. Côté dégustation, je reste une fervente admiratrice de leurs eaux-de-vie artisanales (dont j'avais un peu parlé ici). En revanche, je suis moins convaincue pour l'instant par les vins.

  • Domaine Rotier - Francis Marre (4)
  • Je crois que la cuvée emblématique du domaine est la cuvée Renaissance, mais j'ai pour ma part préféré L'Ame ainsi que la toute nouvelle cuvée sans soufre baptisée Esquisse. Francis Marre a fini de me convaincre avec le vin de liqueur rouge du Domaine Rotier, Noces de Feu, pour lequel j'ai eu un gros coup de coeur.
    L'Ame---Domaine-Rotier---Gaillac

    Esquisse---Domaine-Rotier---Gaillac

    Noces-de-Feu---Domaine-Rotier---Gaillac

  • La Ferme du Vert - Jérôme Galaup (5)
  • C'est Julie de la cave Au Bec Fin qui m'a vivement encouragée à aller goûter les vins de Jérôme Galaup et je n'ai pas été déçue. Non seulement j'ai beaucoup aimé son Lou Gabel et son Lou Grésignol, mais j'ai en plus beaucoup accroché avec le personnage, à la fois simple et chaleureux.

    Lou-Gabel---Ferme-du-Vert---Gaillac

    Lou-Grésignol---Ferme-du-Vert---Gaillac

  • Domaine du Moulin - Nicolas Hirissou (6)
  • J'avais déjà eu l'occasion de goûter à la méthode ancestrale lors d'un salon à Toulouse. Ce coup-ci, Nicolas Hirissou m'a étonnée en me faisant goûter une cuvée à base de tannat et de braucol nommée Le Faucon. Une cuvée étonnante puisque le tannat y est majoritaire, alors que ce cépage est généralement plutôt associé à l'appellation Madiran. J'étais un peu dubitative sur l'utilisation de ce cépage à Gaillac, mais je dois avouer qu'au final le résultat n'est vraiment pas mal, donc c'est une cuvée que je regoûterai avec plaisir.

    Cuvée-Le-Faucon---Domaine-du-Moulin---Gaillac

  • Château de Rhodes - Eric Lépine (7)
  • Concernant ce domaine, je suis désolée, mais je ne vais pas pouvoir vous en dire grand chose car quand j'ai goûté les vins d'Eric Lépine, je papotais en même temps avec Julie dont je vous parlais plus haut, et du coup je n'ai pas suffisamment fait attention à ce que je buvais. De mémoire, la bulle m'a plutôt plu, mais il faudrait vraiment que je regoûte ces vins pour me faire un avis.

  • Domaine de Labarthe - Thibault Albert (8)
  • Je connaissais vaguement le domaine de nom mais je n'avais encore jamais rien goûté venant du Domaine de Labarthe. Globalement, parmi les vins que m'a fait goûter Thibault Albert, j'ai trouvé l'ensemble plutôt bien, mais j'ai eu une nette préférence pour les blancs, et surtout pour les blancs moelleux.

    Cuvée-L'Héritage---Domaine-de-Labarthe---Gaillac

    Gaillac-Doux-et-Les-Grains-d'Or-de-Labarthe---Domaine-de-Labarthe---Gaillac

    En résumé, une dégustation très sympa (qui portait bien son nom #HappyGaillac), qui m'a permis de rencontrer d'autres vignerons gaillacois. Des vignerons auxquels j'irai sûrement rendre visite un de ces jours pour découvrir leurs domaines in situ.

    Un seul regret, ou plus deux : que les vignerons de Terres de Gaillac n'organisent pas plus souvent ce type de dégustations, et que ces dégustations soient uniquement ouvertes aux professionnels, car je suis sûre qu'ils gagneraient à se faire davantage connaître du grand public.

    P.S : si j'ai beaucoup aimé le lieu, je ne peux pas trop vous parler de la cuisine de La Pente Douce car étant un peu pressée ce jour-là, je me suis concentrée sur les vins et je n'ai finalement pas mangé beaucoup (les boulettes que j'ai goûtées au début, qui ressemblaient à des keftas, étaient délicieuses, donc je ne doute pas que le reste était du même acabit).


    Marine et Sébastien Luigi-Clos Nicrosi-Corse

    Le Clos Nicrosi, une pépite au coeur du Cap Corse

    Pour oublier un peu le froid qu'il fait dehors, j'ai décidé de vous raconter la visite qui a ponctué mes vacances en Corse cet été, visite dont j'ai déjà distillé quelques infos ici et là dans mes précédents billets pour les Vendredis du Vin mais que je n'avais pas encore pris le temps de vous conter en détails.

    Et quelle meilleure façon de commencer ce billet que de planter visuellement le décor. "Une image vaut 1000 mots" comme on dit !

    Vue-sur-Macinaggio-depuis-Rogliano

    Cette superbe vue a été prise dans le Cap Corse, depuis le village de Rogliano. Et au loin, ce que vous voyez c'est le port de Macinaggio.

    Voici la petite carte qui va bien (merci Google !) pour vous montrer où ça se trouve précisément sur la carte de la Corse.

    carte google pour situer Rogliano en Corse
    Rogliano c'est le petit A tout en haut sur la carte

    C'est dans ce cadre enchanteur que s'est faite notre rencontre avec Marine et Sébastien Luigi qui épaulent leur père Jean-Noël à la tête du Clos Nicrosi.

    Un domaine qui depuis longtemps figure parmi les fleurons de la viticulture corse et que j'avais à coeur de visiter car ses vins blancs secs sont parmi les premiers que j'ai eu l'occasion de découvrir sur l'Ile de Beauté, il y a maintenant quelques années.

    Sébastien Luigi nous a accueillis au caveau, qui se trouve à Macinaggio. C'est le point de vente des vins du Clos Nicrosi, et c'est aussi là que se fait la vinification.

    Mais les vins sont ensuite mis en bouteilles et hivernent sur les hauteurs de Macinaggio, à Rogliano, le très joli village que vous pouvez voir sur la photo ci-dessous.

    Village-de-Rogliano
    Le joli village perché de Rogliano

    maison-de-famille-des-Luigi
    La maison de famille des Luigi à Rogliano
    A Rogliano se trouve en effet la maison de famille des Luigi, une belle "maison d'Américain" comme on en trouve dans le Cap Corse, et c'est dans les caves de cette belle demeure que les vins sont mis en bouteille et reposent jusqu'à leur commercialisation.
    [mise à jour du 13/03/2017 : il semblerait que depuis mon article les choses aient changé car je viens d'apprendre que cette maison d'Américain, appelée le Palazzu Nicrosi, allait bientôt devenir une demeure de charme : http://www.palazzu-nicrosi.com. Ouverture apparemment prévue en mai 2017, donc affaire à suivre !]

    Nous avons donc démarré la visite ici, et nous y avons retrouvé Marine Luigi, la soeur de Sébastien et la dernière venue sur le domaine.

    L'histoire du domaine

    Créé vers 1850, le Clos Nicrosi est l'un des plus vieux domaines du Cap Corse. A la mort de son fondateur, Dominique Nicrosi, en 1920, aucun des enfants ne reprend la suite. Il faudra attendre près de 40 ans pour que le vignoble soit reconstitué par les arrières petits-fils de Dominique Nicrosi. C'est en effet en 1959 que Toussaint et Paul Luigi (le grand-oncle et le grand-père de Marine et Sébastien) décident de replanter des vignes. Leur première bouteille voit le jour en 1962.

    Jean-Noël Luigi, le père de Marine et Sébastien, a quant à lui rejoint l'exploitation dans les années 80.
    Aujourd'hui, Marine, 28 ans, et Sébastien, 36 ans, sont donc la 4ème génération à travailler sur le domaine (depuis 2 ans pour la première et 10 ans pour le second).

    La philosophie

    Les vignes du Clos Nicrosi, environ 10 ha aujourd'hui, se situent dans la plaine de Macinaggio.

    Ce sol, composé de schistes dégradés et d'un peu d'argile, sied à merveille aux cépages traditionnels corses travaillés par le domaine : le Vermentinu (pour les blancs), l'Aleatico (pour le Rappu) mais aussi les fameux Sciaccarellu (1ha) et Niellucciu (1/2ha), des cépages rouges (en cours de replantation, une partie des vignes en rouge ayant été dévastée par les sangliers et la maladie du bois).
    Pour le Muscatellu, le Clos Nicrosi travaille avec du Muscat Petits Grains.

    Le vignoble est conduit en agriculture raisonnée et les vendanges sont faites exclusivement à la main.

    La vinification se fait dans des cuves inox thermorégulées et seules les levures indigènes sont utilisées pour la fermentation. Pas d'élevage en fût non plus.
    Pour l'ensemble de leurs vins, les Luigi veillent à respecter autant que possible la tradition des anciens.

    Marine et Sébastien Luigi

    On sent, en écoutant Marine et Sébastien ce profond respect des traditions, du travail accompli par les anciens qui a contribué à faire la réputation des vins du Cap Corse.

    Mais ce que j'ai particulièrement aimé chez eux, c'est que, malgré la notoriété du domaine, ils ont la volonté de ne pas se reposer sur leurs lauriers pour continuer à le faire progresser.
    Et surtout que ce respect de la tradition n'est pas synonyme d'immobilisme. Au contraire, ils ont plein d'envies pour l'avenir et ont la ferme intention de faire souffler un vent de modernité sur le domaine.

    Parmi leurs projets, il y a d'abord la construction d'une cave, d'ici maximum 5 ans, car les allers-retours entre Macinaggio et Rogliano génèrent beaucoup de manutention.

    Il y a aussi le souhait de se développer en France et à l'export car à date 80% de la production est vendue en Corse.

    Il y a enfin l'envie d'élargir la gamme.
    C'est dans cet optique que des cépages rouges ont été replantés pour pouvoir proposer du Clos Nicrosi en rosé et en rouge.
    Mais Marine et Sébastien ne s'arrêtent pas là et travaillent aussi sur leurs blancs et leurs muscats. Ils aimeraient à terme pouvoir proposer 2 blancs et 2 muscats.
    Nous avons eu la chance pendant notre visite de goûter quelques uns de leurs essais sur le muscat et il y a des choses très intéressantes. J'ai vraiment hâte de voir ce que ça va donner dans les années à venir !

    Justement, plus que l'on parle de la gamme des vins du Clos Nicrosi, passons à une étape essentielle : la dégustation !

    Et la dégustation dans tout ça ?

    Les-vins-du-Clos-Nicrosi

    C'est au caveau que nous avons pu déguster les derniers millésimes en vente à la fin de notre visite.

  • Le blanc sec en AOC Coteaux du Cap Corse
  • Le blanc sec du Clos Nicrosi est composé à 100% de Vermentinu. C'est le terroir de schistes qui apporte une certaine minéralité au vin et lui permet de s'exprimer pleinement sans avoir besoin de recourir à l'élevage en fût.

    Nous avons eu l'occasion de goûter les millésimes 2010, 2011 et 2012.
    Mon préféré a été le 2010, que j'ai trouvé plus complexe et que j'imaginais volontiers à table, mais le 2012 m'a également beaucoup plu, avec son nez très intense et ses arômes floraux et très fruités.
    Quant au 2011, il était très bon aussi, avec une belle ampleur en bouche, mais il m'a globalement moins séduite sur le coup.

    Lors de cette dégustation, Sébastien nous a expliqué que ces vins blancs avaient un beau potentiel de vieillissement et qu'il ne fallait pas hésiter à les garder quelques années. Je vais essayer mais ce n'est pas gagné vu mon impatience légendaire.

  • Le Muscatellu en AOC Muscat du Cap Corse
  • Réalisé uniquement à partir de Muscat Petits Grains.

    Les raisins sont récoltés manuellement dans des cagettes en bois puis 60 à 80% de la récolte est passerillée directement dans les vignes. C'est-à-dire que l'on laisse les raisins sécher au soleil, pendant 1 à 2 semaines dans le cas du Muscatellu du Clos Nicrosi. Cette étape permet de moins muter à l'alcool par la suite.

    Comme pour les autres vins du domaine, la fermentation et l’élevage s'effectuent ensuite dans les cuves inox thermorégulées en utilisant les levures indigènes (le muscat reste au maximum un an en cuve).

    A la fin du processus, un mutage à l’alcool est effectué pour préserver les sucres et obtenir un degré alcoolique suffisant.

    Nous avons eu l'occasion de déguster le Muscatellu dans 2 millésimes, le 2011 et le 2012.
    J'aime les vins moelleux et les vins doux naturels de façon général, mais je suis parfois déçue quand j'en rencontre chez qui le sucre prend trop le dessus et rend la bouche pâteuse.
    Or ici, les 2 millésimes m'ont convaincue car il y avait un très bon équilibre, et l'acidité, bien présente, permettait de réduire la sensation de sucrosité en bouche.
    Si vous appréciez ce type de vins, foncez car ce Muscatellu est un pur délice, avec des arômes de fruits secs et de miel !

  • Le Rappu
  • Le dernier bijou du Clos Nicrosi est produit de façon confidentielle (600 à 1000 bouteilles par an), mais si vous avez un jour l'occasion de croiser son chemin, vous ne serez pas déçus !

    Ce vin rouge sucré est issu de moût de raisin partiellement fermenté et réalisé à 100% avec le cépage Aléatico.
    J'en avais déjà parlé lors d'une précédente session des Vendredis du Vin, donc je vous invite à relire ce billet pour avoir plus de détails sur le mode de production de ce vin et sur la dégustation.

    J'ai eu un gros coup de coeur pour ce vin, donc je vous invite vraiment à le goûter à l'occasion. Bon, c'est juste un peu compliqué de le trouver sur le continent, mais n'hésitez pas à prendre contact directement avec le domaine pour avoir plus d'informations sur sa distribution.

    Aparté pour les toulousains : le Domaine de Lastours, 44 rue du Languedoc, commercialise les vins du Clos Nicrosi, donc vous pouvez toujours aller les voir et leur demander s'il leur est possible de passer une commande de Rappu.

    D'ailleurs, à propos de contact, voici venu pour moi le moment de terminer ce billet en remerciant encore Marine et Sébastien pour leur gentillesse et leur disponibilité et en vous donnant les coordonnées du domaine, si ce billet vous a donné envie de découvrir leurs vins :

    Clos Nicrosi

    20247 Rogliano
    Tel : 04 95 35 41 17
    Email : clos.nicrosi@orange.fr
    Site internet : http://www.closnicrosi.fr
    Page Facebook : https://www.facebook.com/ClosNicrosi
    Compte Twitter : @ClosNicrosi