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#VDV63 : la patience...ou l'art d'espérer

J'ai beau avoir choisi le thème de ces VDV #63, en tant que présidente éphémère des Vendredis du Vin, j'ai tout de même eu des difficultés à trouver le sujet de ma participation. Une raison toute simple à cela : je ne suis pas patiente !

Je ne le suis pas dans la vie, et je ne le suis pas non plus pour tout ce qui a trait au vin. Dans ce dernier cas, j'ai quelques excuses. La première étant que je n'ai pas de vraie cave, mais seulement une petite armoire d'appartement, pas du tout adaptée pour faire vieillir des vins. La seconde excuse tient à mes parents et grands-parents qui n'en avaient pas non plus, donc je n'ai jamais eu l'habitude d'ouvrir de vieilles bouteilles en famille pendant mes jeunes années. Là, vous êtes sûrement en train de vous dire "Pourquoi diable avoir choisi ce thème si la patience n'est pas son fort ?"

Quand un Chemin de Moscou invite à la patience...

Magnum-Chemin-de-Moscou-Domaine-Gayda
Magnum, mon beau magnum...

Tout a commencé avec un magnum de Chemin de Moscou du Domaine Gayda que l'on m'a offert à Noël. C'est un domaine que j'aime beaucoup, et une cuvée que j'apprécie également. Autant vous dire que j'avais des projets pour ce magnum dans un futur relativement proche. Mais ça c'était avant !

Avant de passer sur le stand du Domaine Gayda lors de mes tribulations à Millésime Bio et avant de discuter avec Vincent Chansault, le winemaker au domaine, de ses vins et de mon fameux magnum. Quand la personne qui est derrière le vin que vous aimez vous explique que ce dernier mérite vraiment qu'on l'attende encore quelques années (4-5 ans dans mon cas), vous avez du mal à faire la sourde oreille. Alors oui, j'aime ce vin, et pour l'avoir goûté dans ce millésime, je l'aime déjà tel quel. Sauf que voilà, à force de vouloir jouir trop vite du plaisir procuré par ce vin, je me suis rendue compte que je passais effectivement à côté de ce qu'il pourrait devenir, de son évolution vers plus de complexité. Une complexité qui pourrait potentiellement me séduire encore plus...

Faisons un parallèle en prenant l'exemple de Sean Connery (oui, oui, j'ai bien dit Sean Connery et non, je n'ai pas bu avant d'écrire ce billet, attendez que je vous explique !). Sean Connery donc, est à mes yeux l'exemple parfait de l'acteur que l'on jugeait séduisant "jeune", du temps des James Bond, mais qui est pour moi bien plus sexy et séduisant "vieux". C'est vrai qu'il n'a plus le physique (ni les muscles) d'un jeune premier. Il a des rides, les cheveux blancs...Un visage marqué par la vie en somme. Mais c'est justement ce vécu qui lui donne un ne sais quoi de plus qui le rend si charismatique à mes yeux. Pour un vin, j'imagine aisément que cela puisse être pareil.

sean-connery

J'ai donc décidé d'attendre (ou du moins, d'essayer d'attendre) mon Chemin de Moscou, en espérant qu'il vieillisse aussi bien que Sean.
Il me fallait donc trouver un autre sujet pour mon billet pour les #VDV63...

J'ai par conséquent essayé de me remémorer mes quelques expériences avec des vins de plus de 10 ans. Pas très compliqué, vu que ces expériences se comptent presque sur les doigts d'une main.

Patience et Bordeaux...

Château-La-Mission-Haut-Brion-1987

Il y a d'abord eu quelques vins de Bordeaux. Les Bordeaux font partie de ces vins que je ne commence à trouver intéressants que quand ils ont atteint un certain âge, pour ne pas dire un âge certain. Dans la jeunesse, je trouve qu'ils manquent souvent de finesse, d'élégance, de complexité. Mais il est vrai qu'en les attendant je ne doute pas que certains puissent au final me plaire.

J'ai par exemple eu l'occasion de goûter la Mission Haut-Brion en rouge dans 2 millésimes différents : un 1987 et un 2004. Eh bien, pour le coup, le 1987 m'a vraiment déçue. Je ne sais pas si c'est parce que j'en attendais beaucoup, parce que l'accompagnement en termes de mets ne convenait pas ou si tout simplement le vin avait été mal conservé, mais le moins que l'on puisse dire c'est que ce vin m'a laissée sur ma faim. C'est donc avec peu d'enthousiasme que j'ai ouvert plus récemment la bouteille du 2004. Et là, le charme a opéré comme par magie. J'ai apprécié ce vin, savouré sa complexité, même si je me suis aussi dit qu'il aurait pu être encore meilleur dans quelques années.

Château-La-Mission-Haut-Brion-2004

Je retiens aussi cette dégustation d'un Yquem 1998. Bon là, je n'en ai bu qu'une toute petite gorgée mais cela a suffi à me transporter. Une telle complexité dans ce vin ! Je suis convaincue que les liquoreux font partie de ces vins qui méritent d'attendre un moment en cave pour dévoiler toute la palette de leurs arômes. On les trouve souvent lourds, mais ce nectar qui a glissé sur ma langue était tout sauf lourd. Après tant d'années il avait réussi à conserver cette pointe d'acidité qui venait contrebalancer le sucre, et la richesse de ses arômes était incroyable (et pourtant je crois que 1998 n'est pas un grand millésime d'Yquem). Bref, il valait le coup d'attendre ! Et il va sûrement falloir que je m'arme de patience avant de pouvoir retremper mes lèvres dans ce vin...

Patience et champagne...

cuvée-Cristal-de-Roederer

J'ai aussi eu l'opportunité de goûter 2 cuvées de champagne dans des millésimes un peu âgés : la Cuvée Cristal de Roederer 1994 et la Cuvée n°728 de Jacquesson.
Des styles différents, mais 2 cuvées qui ont su me prouver que le champagne vieillissait très bien et présentait des arômes vraiment intéressants en prenant un peu de bouteille.

cuvée-n°728-Jacquesson

Vauvenargues disait dans ses Réflexions et Maximes :

La patience est l'art d'espérer.

Bien qu'éternelle impatiente, j'aime bien cette idée.
Je vais donc tâcher de faire davantage preuve de patience dans le vin pour espérer découvrir les secrets que peuvent me réserver ces vieilles bouteilles oubliées au fond d'une cave...

Pour retrouver les autres participations à l'occasion des Vendredis du Vin, suivez les hashtag #VendredisduVin ou #VDV63 sur Twitter. Et rendez-vous dans quelques jours sur le blog pour le résumé de ces VDV #63, avec toutes les participations.


Visuel annonce thème VDV63

#VDV63 : Éloge de la patience...

Nous y voilà, il fallait bien que ça arrive un jour, après notre chère Véronique du Mas Coris, me voici présidente des Vendredis du Vin pour cette 63ème édition. La pression est montée ces dernières semaines... Qu'allais-je donc bien pouvoir vous proposer pour ces VDV #63 ?

Pour avoir listé l'ensemble des thèmes proposés depuis le début des Vendredis du Vin (vous trouverez tout ça sur la page du groupe pour ceux que ça intéresse), je me suis vite rendue compte qu'il n'était pas si aisé de trouver un sujet qui n'ait pas déjà été abordé, ou d'en trouver un déjà abordé il y a longtemps mais à attaquer sous un angle nouveau.

Février oblige, j'ai envisagé un temps de choisir un thème en lien avec la Saint Valentin mais ça ne m'inspirait pas plus que ça, même si j'aimais beaucoup l'idée de déclarer sa flamme à un vin.
Ce ne sera donc pas le thème de ces VDV #63.

Cependant, puisque j'aimais bien cette idée, j'en profite pour faire un petit aparté. Il se trouve que les vins du Château de Reignac ont eu une idée similaire et vous propose de leur envoyer votre lettre d'amour pour tenter de gagner une bouteille jusqu'au 12 février (plus d'infos sur la page Facebook du domaine). Donc, si vous connaissez et aimez ces vins, prenez votre plus belle plume pour leur dire tout votre amour. Fin de l'aparté, revenons-en aux Vendredis du Vin !

C'est sans le moindre début d'idée de sujet que je suis partie la semaine dernière à Montpellier. Et finalement, c'est là-bas, en discutant avec plusieurs vignerons, que m'est venue l'idée du thème pour cette 63ème édition des Vendredis du Vin.

Ce mois-ci, je vous invite donc à plancher sur le sujet suivant : Éloge de la patience.
[P.S: Que ceux qui me connaissent bien et sont en train de se marrer à l'association de ma personne au terme "patience" cessent immédiatement ;-)]

Libre à vous d'aborder ce thème comme vous le souhaitez !

Envie de parler de "vieux" vins qui valent le coup d'attendre ? Envie de nous conter une verticale qui vous a particulièrement marqués ? Envie d'évoquer la patience nécessaire dans l'apprentissage du vin ou encore dans le travail du vigneron à la vigne ou au chai ?
Envie au contraire de faire l'éloge de l'impatience ?
Tout est permis donc ne vous sentez pas bridés et laissez libre cours à votre imagination. L'important c'est de participer et surtout de se faire plaisir !

Côté pratique, vos participations sont attendues pour le Vendredi 28 Février à partir de 0h01.
Si vous avez un blog, il suffit de poster votre participation sur votre blog, avec un lien vers l'annonce du thème, mais n'oubliez pas de la poster aussi sur la page des Vendredis du Vin dédiée à l'événement.
Si vous avez un blog, mais pas de Facebook, laissez un lien vers votre billet en commentaire ici et je m'occuperai de le partager.
Si vous êtes SBF ("sans blog fixe"), je me ferai un plaisir de vous héberger sur le mien pour l'événement, donc n'hésitez pas à m'envoyer votre texte à l'adresse suivante : verywinetrip [at] gmail.com.

L'éternelle impatiente que je suis (que voulez-vous, on ne peut pas avoir que des qualités !) vous donne donc rendez-vous le 28 février ici et sur les réseaux sociaux pour célébrer ces VDV #63.
J'ai hâte de vous lire et de découvrir plein de jolies bouteilles, alors lancez-vous !

Crédit pour la photo illustrant l'article : Kuzma