Keep-calm-it's-summer-time

Accords mets & vins #2 : Rosés du Pays d'Oc et plats d'été

Bien que les prévisions météo de la semaine puissent nous faire douter, l'été est bien arrivé et en été, je ne sais pas vous, mais moi j'ai envie de fraîcheur dans mon assiette, mais aussi dans mon verre. Il semblerait que l'Interprofession des vins des Pays d'Oc IGP ait deviné mes envies puisque j'ai reçu il y a quelques semaines 2 rosés du Pays d'Oc à découvrir.

Sur les 2 bouteilles reçues, j'en connaissais déjà une, le rosé Villa Blanche de Calmel & Joseph, pour avoir dégusté ce vin lors de mon périple à Carcassonne. J'avais donc déjà une idée assez précise du goût que pouvait avoir ce rosé, et j'ai voulu tenter de lui trouver un accord estival pour ces accords mets et vins #2.
Du coup, je me suis dit que j'allais faire pareil avec la seconde bouteille, le rosé Chat Pitre du Clos de l'Amandaie. Voici le résultat de mes expérimentations d'accords vins et "mets d'été" avec ces rosés du Pays d'Oc ;)

Rosé Villa Blanche - Calmel & Joseph

Rosé-Villa-Blanche-Calmel-Joseph

Comme j'en faisais mention plus haut, j'avais déjà goûté ce vin lors des quelques jours passés à Carcassonne.

Moi qui ne suis pas une grande adepte des rosés très pâles, j'avais été agréablement surprise par ce rosé élaboré par Calmel & Joseph (dont je vous ai déjà parlé ici) à partir d'un cépage bien connu dans le Languedoc Roussillon, le grenache gris.
En voyant la couleur quasi translucide, je m'attendais en effet à un vin très peu aromatique, sans beaucoup de matière, alors qu'il n'en est rien.
On est loin de l'explosion de fruits, mais la finesse et la subtilité des arômes vous embarquent tout autant. On oscille entre les fleurs et les fruits rouges, avec quelques notes un peu herbacées. L'ensemble est très frais en bouche, avec une acidité maîtrisée et une jolie longueur.

Côté accord, j'ai eu envie de l'associer à des brochettes de melon et chèvre frais.

Brochettes-Melon-Chevre-Frais

On pense souvent à des vins sucrés avec le melon, mais pour moi ce type d'accords fonctionne si on compte déguster le melon au dessert. Là c'était en entrée, donc j'avais plutôt envie de fraîcheur.
J'aurais pu partir sur un blanc, pourquoi pas à base de viognier ou de muscat, mais j'avais envie d'un vin qui accompagne sans être trop présent, afin d'apprécier pleinement le goût de mon melon. Or avec des cépages comme le viognier ou le muscat, on aurait eu des vins bien trop aromatiques.
Comme ce rosé de Calmel & Joseph a, au contraire, une trame aromatique assez légère et subtile, je me suis dit que ça pourrait bien fonctionner, autant avec le melon qu'avec le chèvre.

Rosé-Villa-Blanche-Melon-Chèvre-Frais

Verdict du panel de dégustateurs : ça fonctionne bien !
Le vin a joué sa partition en finesse, sans s'effacer face au melon. Le sucré du melon bien mûr et le fondant du chèvre ont accueilli avec plaisir la fraîcheur et la très légère sucrosité du rosé.
Bref, ce n'était pas gagné d'avance, mais mon intuition n'était finalement pas si mauvaise que ça.
A 8€ la bouteille, ça vaut le coup car c'est un vin qui a suffisamment de "présence" pour continuer à table sur des mets un peu plus élaborés.

Rosé Chat Pitre - Clos de l'Amandaie

Rosé-Chat-Pitre-Clos-de-l-Amandaie

Je ne connaissais pas du tout ce vin, ni le Clos de l'Amandaie, mais j'ai trouvé l'étiquette rigolote.

Je me suis donc renseignée un peu sur le domaine.
Le Clos de l'Amandaie est donc situé à Aumelas, à 25 kilomètres au Nord-Ouest de Montpellier, et existe depuis 5 générations. Aujourd'hui, ce sont Stéphanie & Philippe Peytavy qui sont à la tête de l'exploitation.

Concernant leur philosophie de travail à la vigne, ils ne revendiquent pas d'agrément biologique, mais cultivent leurs vignes dans le respect de l'environnement et de la biosphère en privilégiant notamment les produits d'origine naturelle. L'apport de souffre est également limité dès les vendanges, et une fois en cave, ce sont les levures indigènes qui font leur boulot. Pigeages et extractions sont favorisés "pour révéler et préserver l'élégance du terroir".

La cuvée qui nous intéresse, le fameux Chat Pitre rosé, est un rosé de saignée, élaboré à partir de 3 cépages (Syrah 40% - Grenache 30% - Cinsault 30%), vinifiés séparément. L'élevage se fait en cuve pendant 6 mois.

En bouche, c'est un rosé très gourmand, sur les fruits rouges bien mûrs, avec une acidité qui lui apporte une belle fraîcheur.

Après l'avoir goûté, j'ai tout de suite eu envie de lui associer un plat d'été que j'affectionne particulièrement : les fameuses tomates-mozzarella ("di buffala campana" bien entendu, ai-je vraiment besoin de le préciser), avec un filet d'huile d'olive et du basilic.

Tomates-Mozzarella

Dans ce plat, l'acidité des tomates répond au crémeux de la mozzarella.
En mariant ce plat au rosé Chat Pitre, on a un vin gourmand et fruité qui se marie bien à l'acidité des tomates, et dont la fraîcheur vient contrebalancer le gras apporté par la mozzarella. De plus les petites notes de fraises qu'on peut retrouver dans le vin s'accordent à merveille avec le basilic (si vous n'avez pas encore testé l'accord fraise-basilic, vous ne savez pas ce que vous ratez !).

Là encore, l'accord a remporté un franc succès auprès du panel de dégustateurs.
Avec un prix indicatif de 6€ pour cette bouteille, vous auriez tort de vous priver de tester cet accord chez vous.

Rosé-Chat-Pitre-Tomates-Mozzarella

Bon, c'est pas tout ça, mais la rédaction de ce billet m'a donné faim, alors je m'en vais de ce pas tester d'autres accords.
Bonnes dégustations !


Visuel table estivale

Accords mets et vins #1 : vivement l'été !

Si vous avez suivi, la semaine dernière, je me suis associée avec 2 blogs culinaires pour vous proposer de temps en temps quelques accords mets et vins sympas.
Avant de commencer, je précise que je ne suis qu'une amatrice et pas une sommelière, donc je ne prétends pas vous proposer l'accord absolu pour chaque recette, mais plutôt celui qui, selon moi, pourrait bien fonctionner.

Cette semaine, on commence les accords mets et vins #1 avec Jenna et son blog Bistro de Jenna.

Pour entamer notre collaboration, Jenna m'a proposée une recette de cake courgettes/ricotta.

Voilà une recette qui a un petit goût d'été, donc j'avais envie de partir sur un rosé, même si un blanc aurait très bien pu faire l'affaire aussi (NB: je suis beaucoup moins convaincue par l'association avec un rouge à cause de la ricotta, ou alors partez sur un vin rouge très léger sinon avec les tanins votre palais risque de ne pas apprécier).

Avec les rosés, le moins que l'on puisse dire, c'est qu'on en voit de toutes les couleurs.

le-nuancier-des-vins-rosés---Centre-du-rosé
Le nuancier des vins rosés du Centre du Rosé

A titre personnel, je ne suis pas ultra fan des rosés très très pâles.
Au contraire, j'aime qu'il y ait de la couleur, de la matière, qu'on ait vraiment l'impression d'avoir du vin dans son verre, et pas de l'eau aromatisée.
Je préfère donc largement les rosés un peu vineux, même si je reconnais que certains rosés pâles peuvent valoir le coup que l'on s'y attarde.

Pour qu'il y en ait pour tous les goûts, j'ai cependant décidé, pour accompagner le cake courgettes/ricotta de Jenna, de vous proposer 2 rosés, un plutôt clair et un autre bien coloré.

Le rosé "Préliminaires" du domaine Orgâmic

rosé Préliminaires domaine Orgâmic

Pour le premier rosé, direction la Provence chère à Jenna, et plus précisément le Luberon, avec la cuvée Préliminaires du domaine Orgâmic.

Pour la petite histoire, ce domaine m'avait contactée via le blog il y a quelques mois pour me proposer de découvrir ses vins. A la lecture de l'email, j'avais d'abord été un peu perplexe (un domaine qui s'appelle Orgâmic et qui propose des cuvées comme Fruit Défendu ou Préliminaires, ça fait un peu too much), mais la curiosité l'a emporté quand j'ai vu qu'il y avait une histoire intéressante derrière ces vins.

En effet, Orgâmic a ceci de particulier qu'il s'agit d'un vignoble coopératif.
Il a vu le jour durant l'été 2012 sous l'impulsion d'une bande de copains ayant envie d'apprendre la vigne ensemble.

Animés par l’amour du Luberon, du vin et de la tradition viticole, soudés par leur amitié et portés par leur désir de vivre ensemble une belle aventure, les premiers copains-associés ont décidé de franchir le pas au début de l’été 2012. Nous avons rapidement trouvé notre terre promise : quelques hectares vouées à l’abandon depuis plusieurs années. L’appel aux bonnes volontés auprès de la famille et des amis a été entendu et tout est ensuite allé très vite : il a fallu apprivoiser nos vignes, vendanger dans la foulée, puis apprendre à élever notre première cuvée avec l’aide de notre œnologue François Busi, viticulteur et vinificateur accompli.

35 au début de l'aventure, ils sont aujourd'hui 70 associés dans cette SCEA (société coopérative d'exploitation agricole).

Pourquoi "Orgâmic" ?
Parce que "orgasmic" (bon ça, vous l'aviez compris j'imagine !) mais aussi "organic" car le domaine est engagé auprès d’Ecocert dans une démarche de conversion en Agriculture Biologique.

Bon côté marketing, comme je le disais au début, je trouve que c'est un peu too much. Mais après tout il en faut pour tous les goûts.

Côté jus, j'ai donc testé un rouge, "Fruit Défendu", et un rosé, "Préliminaires".
Le rouge ne m'a pas laissé un souvenir impérissable mais j'ai davantage accroché avec le rosé, Préliminaires donc, que j'ai trouvé pas mal dans son style, c'est-à-dire dans le style rosé léger pour l'apéro, sans prétention et facile à boire.

Si vous voulez en savoir plus sur l'histoire de ce domaine, vous trouverez l'interview d'un des associés sur Wine's Up.

Si ce vin vous intéresse, sachez qu'il est possible de commander les vins en ligne sur leur site internet.

Le rosé du Domaine de Pélissols

Rosé-Domaine-de-Pélissols

Pour le second, direction le Languedoc, et plus précisément la vallée de l'Orb, avec le rosé du domaine de Pélissols.

Le grand-père de Vincent Bonnal était l'ouvrier agricole du domaine, avant que les parents de Vincent rachètent le domaine en 1976.

En introduisant des cépages plus adaptés au climat bien plus frais de nos montagnes, notamment le Chardonnay venu de Bourgogne, et en vinifiant à nouveau au domaine dans de petites cuves afin de séparer chaque parcelle, ils ont montré la voie à de nombreux futurs vignerons de la vallée.
Perpétuant la tradition d’accueil et d’ouverture, ma mère fut également à l’origine des chambres d'hôtes qui vous accueillent au domaine, recevant de nombreux touristes dont beaucoup sont devenus nos amis et quelques-uns nos voisins.
Depuis 2012 j’ai pris la suite de mon frère qui après 20 ans à la tête du domaine m’a fait confiance et laissé prendre les rênes lorsque je suis rentré au pays. [...]
Travailler la vigne en accompagnant la nature au lieu de la combattre, élever un vin plutôt que de le fabriquer, telle est la vision que j'ai de mon métier.

J'avais loupé Vincent Bonnal lors de son dernier passage à Toulouse mais jeudi soir j'ai pu découvrir son rosé lors d'une soirée à la cave Au Bec Fin. Et j'ai tout simplement adoré !
Déjà, à l'oeil, il m'a plu tout de suite car comme je le disais plus haut, j'aime les rosés qui ont de la couleur et là on est servi avec un rosé qui vire grenadine.
Le nez donne envie d'y tremper les lèvres, et une fois en bouche, je n'ai pas été déçue. L'attaque est très gourmande avec des petites notes de fruits rouges puis il y a de la fraîcheur, de la matière.
Je n'irai pas jusqu'à dire qu'on a affaire à un rosé de gastronomie, mais sa structure lui permet tout de même de s'inviter facilement à table. A moins de 10€ la bouteille, le rapport qualité-prix est vraiment excellent !

Si vous voulez en savoir plus sur le domaine, vous pouvez lire ce billet de Guillaume du blog Découverte Vins ou vous rendre sur le site internet du domaine, sur lequel vous pourrez aussi commander en ligne (par carton de 12).
Sachez que Vincent Bonnal tient aussi un blog où il raconte la vie du domaine et s'interroge sur son métier de vigneron.

NB: pour les toulousains qui me lisent, sachez que Vincent présentera ses vins à Toulouse ce jeudi à partir de 18h, au Clos de François (métro Saint-Michel).

Et pour la recette du fameux cake courgettes/ricotta, il vous faudra attendre la semaine prochaine pour retrouver la recette complète sur le blog de Jenna (je mettrai le lien direct dès que la recette sera publiée) mais voici un petit avant-goût pour vous faire saliver.

cake-courgettes-ricotta---Bistro-de-Jenna-300x450
Cake courgettes ricotta - crédit photo : Bistro de Jenna

Mise à jour du 19/06 : la recette de Jenna est disponible !
Il vous suffit de cliquer sur le lien suivant : http://bistrodejennablog.over-blog.com/2014/06/cake-aux-courgettes-et-ricotta.html


Armagnac-et-escalope-de-foie-gras-du-Gers-au-Chateau-Bellevue-Cazaubon-Armagnac

Accords mets et Armagnac, ou quand l'Armagnac s'invite à table

J'avais prévu pour ce 3ème billet relatif à mes Escapades en Armagnac de vous parler des producteurs rencontrés. Mais pour faire honneur à la Fête de la Gastronomie qui avait lieu ce weekend, je vais d'abord vous parler d'accords mets et Armagnac.

Je crois l'avoir déjà dit sur ce blog, mais pour ceux qui l'ignorent, je suis une grande gourmande : j'aime cuisiner, j'aime manger, j'aime découvrir de nouvelles saveurs...
Pour moi, les plaisirs de la table font partie de ces plaisirs de la vie dont j'aurais énormément de mal à me passer. Et si j'aime déguster un verre de vin seul, pour en apprécier pleinement les arômes, je crois que je le savoure encore plus quand il s'invite à table.
L'accord parfait à mes yeux, c'est quand le plat et le vin se mêlent pour offrir un petit supplément de plaisir à mes papilles, quand j'aime le plat autant que j'aime le vin et que les 2 se trouvent sublimés par leur rencontre.

Lors de ce weekend dans le Gers, si je m'attendais à des découvertes, pour le coup je doutais un peu de la capacité de l'Armagnac à me séduire à table. Sûrement car dans mon esprit, l'Armagnac étant un spiritueux et non un vin, son degré d'alcool plus élevé risquait de masquer les arômes du plat avec lequel on tenterait de le marier. Sans compter qu'à mes yeux, Armagnac rimait plutôt avec digestif, et donc fin de repas. Ou alors éventuellement avec dessert (des crêpes flambées à l'Armagnac par exemple). Quoiqu'il en soit, je m'imaginais mal faire un repas entier à l'Armagnac.

Mais ça, c'était avant ce fameux weekend, car le BNIA s'était donné pour mission de nous montrer la versatilité de l'Armagnac et sa capacité à se marier à de nombreux mets.
Et pour cela, les petits plats avaient été mis dans les grands pour nous proposer des repas tous plus succulents les uns que les autres et mettant en valeur les produits du terroir. Il faut dire que quand on s'essaye aux accords mets/vins (et par extension mets/spiritueux), le local est souvent une valeur sûre.
Et dans le Sud-Ouest, il y a pleins de bonnes choses à manger ! A commencer par l'une des autres richesses du Gers, après l'Armagnac : le foie gras.

J'en profite pour faire un aparté sur le foie gras.
Je ne sais pas vous, mais moi, qu'il soit cuit, mi cuit ou poêlé, c'est un de mes péchés mignons. Autant vous dire que je me suis fait plaisir lors du weekend car du foie gras il y en avait souvent au menu. Mais ce weekend a aussi été l'occasion de rencontrer Philippe Baron, le président de l'association gersoise pour la promotion du foie gras et de l'aviculture, et d'apprendre qu'il existe depuis cet été une Route du Foie Gras du Gers. Je vous en parlerai plus en détail dans le billet dédié au tourisme et à l'oenotourisme au pays de l'Armagnac.

Pour revenir à nos moutons, et donc aux accords mets et Armagnac, les occasions de tester l'adaptabilité à table de la plus vieille eau-de-vie française n'ont pas manqué pendant le weekend.

soirée-Chai-Laure-Condom-Armagnac
Vendredi soir au Chai Laure à Condom

Dès le vendredi, la soirée au Chai Laure à Condom (super cave au passage!) nous a mis en appétit en nous proposant des accords tapas/Armagnac. Tortilla, charcuterie, foie gras, fromage...et même du chocolat pour finir en douceur.

déjeuner-Château-de-Pellehaut-Armagnac
Déjeuner du samedi au Château de Pellehaut à Montréal-du-Gers

Le samedi midi, c'est au Château de Pellehaut que nous avons continué nos découvertes avec un menu savoureux élaboré par le traiteur et cuisinier à domicile Christophe Piques. Savoureux et copieux comme vous pouvez le voir ci-dessous !

  • Foie gras Armagnac
    Pellehaut Folle Blanche 5 ans
  • Coppa de porc noir, légumes confits, petit pot de brandade façon catalane
    Pellehaut Ugni Blanc 15 ans
  • Tartine chèvre chaud et magret séché
    Pellehaut Folle Blanche 10 ans
  • Mignon de veau en cocotte avec petits légumes
    Pellehaut Réserve de Gaston
  • Fromage roquefort
    Pellehaut Blanche Armagnac AOC
  • Cannelés à l'armagnac
    Millésimes Pellehaut - 1983

Si copieux, que le soir je n'avais plus très faim pour le dîner chez les Mousquetaires d'Armagnac, mais j'ai quand même fait un effort pour la tourte au foie gras qui était à tomber.

menu dîner 57ème Grand Chapitre-Armagnac
Le menu du dîner au 57ème Grand Chapitre avec la Compagnie des Mousquetaires d'Armagnac

Quant au dimanche, ce fut un peu l'apothéose culinaire du weekend (enfin, en ce qui me concerne) avec un repas mêlant canard et Armagnac, concocté par le chef et le sommelier du Château Bellevue.

  • Mikado de foie gras de canard mi-cuit du Gers aux amandes grillées, poires fraîches à la vanille
    Blanche d'Armagnac - Domaine de Pujo
  • Escalope de foie gras de canard du Gers aux girolles et lard grillé
    Bas-Armagnac - Domaine de Poutéou 1985
  • Magret de canard du Gers roustillé, sauce au vin chaud
    Domaine de Magnaut "Merlot" - Côtes de Gascogne
  • Croustade aux pommes et à l'Armagnac de M Mme Lantin, crème glacée à la Grande Josiane
    Bas-Armagnac - Domaine de Boingnères - Folle Blanche 2001
Déjeuner-Château-de-Bellevue-Cazaubon-Armagnac
Déjeuner du dimanche au Château Bellevue à Cazaubon

De ces repas, je retiendrai d'abord qu'il est tout de même un peu compliqué pour moi de faire un repas 100% Armagnac.

Ceci étant dit, je retiendrai aussi les nombreux accords auxquels je n'aurais vraiment pas pensé spontanément et qui ont pourtant emballé mon palais.

L'un des accords qui m'a le plus surprise mais qui m'a vraiment conquise, c'est l'accord foie gras et Blanche d'Armagnac.
J'ai oublié de vous parler de la Blanche dans mon précédent billet, donc je me rattrape tout de suite.

La Blanche Armagnac est une AOC néée en 2006.
C'est une eau-de-vie élaborée de la même façon que l'Armagnac, avec des cépages spécifiquement sélectionnés, à l'exception faite qu'elle ne fait pas de passage sous bois. Elle reste donc incolore et ses arômes sont plutôt sur les fruits et les fleurs.
J'étais assez sceptique au début quand à la pertinence de l'accord car j'adore le foie gras et j'avais vraiment peur que la puissance de l'alcool le gâche complètement. Que nenni, l'accord fonctionne très bien !
Mention spéciale à l'accord proposé au Château Bellevue entre le mikado de foie gras du Gers mi-cuit et la Blanche d'Armagnac du Domaine de Pujo, servie glacée, car c'était un pur délice !

Pour continuer sur les accords "100% terroir", j'ai également été entièrement convaincue par l'association Armagnac et foie gras poêlé, tout comme par l'association Armagnac et charcuterie locale (coppa de porc noir ou magret de canard séché).

Côté fromages, là aussi ça marche plutôt bien entre chèvre et Armagnac, mais ma préférence va à l'accord Blanche Armagnac et roquefort (encore meilleur quand vous versez directement un petit peu d'eau-de-vie directement sur le pain recouvert de roquefort !).

Si vous préférez attendre le dessert pour inviter l'Armagnac à votre table, sachez que si vous voulez changer des crêpes flambées l'Armagnac, le mariage Armagnac/chocolat fonctionne aussi plutôt pas mal. La version armagnacaise des cannelés était très bonne aussi. Mais mon coup de coeur va sans hésiter à l'accord "local" proposé par le Château Bellevue entre une croustade au pommes et à l'Armagnac et un Bas Armagnac à base de Folle Blanche d'une très grande élégance du Domaine de Boingnères.

Me reste encore à tester les marrons glacés à l'Armagnac de la Maison Delord, mais ça ne saurait tarder.
Si l'association dessert/Armagnac vous tente, et que vous aimez les figues, je vous suggère aussi d'essayer cette recette de pain perdu de Mamina qui m'a mis l'eau à la bouche.

En tout cas, ce weekend m'aura donné pleins d'idées d'accords mets et Armagnac, et il n'est pas improbable que je m'essaye à quelques recettes prochainement. Si vous êtes sages, je vous en mettrai quelques unes sur le blog.

Voilà, le 3ème billet "100% Armagnac" est terminé (j'espère que vous n'avez pas trop faim !).
Rendez-vous bientôt pour le portrait des producteurs rencontrés lors de ce weekend.