Tiramisu-marrons-armagnac

Crème de marrons et marrons glacés à l'Armagnac façon tiramisù

Nouvelle rubrique Very Foodie aussi

Aujourd'hui, j'inaugure une nouvelle rubrique du blog pour satisfaire mon côté "food-addict" (que voulez-vous, je suis épicurienne, donc je ne pouvais pas aimer le vin sans aimer la bonne chère).

Cette rubrique Very Foodie aussi! accueillera donc quelques unes de expérimentations culinaires (les réussies tant qu'à faire, les autres je vous les épargne), des idées d'accords mets & vins/spiritueux (mais pas de diktats en la matière, plutôt des mariages que j'ai testés et que j'ai envie de partager avec vous), et puis d'autres choses éventuellement selon l'inspiration du moment.

Puisque je vous ai récemment vanté les mérites de l'Armagnac à table, j'ai décidé d'inviter ce dernier dans ma cuisine pour cette première recette.

Une recette qui ravira les becs sucrés puisqu'il est question de dessert.

Marrons glacés à l'armagnac - Maison Delord
Les fameux marrons glacés à l'Armagnac Delord
De mon weekend armagnacais, j'ai ramené un bocal de marrons glacés à l'Armagnac gentiment offert à notre groupe par Jérôme Delord. Comme plusieurs de mes compagnons de route prenaient l'avion, j'ai hérité du fameux bocal.

Loin de m'en plaindre (je suis accro aux marrons), je me suis donnée pour mission de faire une recette avec, pour partager au moins virtuellement mon plaisir.

Plusieurs idées me sont venues en tête, dont une bûche de Noël, mais comme ce n'est pas encore la période, j'ai finalement opté pour une version "façon tiramisù".

Je dis bien "façon tiramisù" et non "tiramisù" tout court car j'aime trop LA version originale du tiramisù italien pour la dénaturer.
A propos de tiramisù, si vous voulez tester une VRAIE recette italienne, je vous encourage vivement à aller faire un tour sur le blog de Floriana (où vous trouverez d'ailleurs pleins d'autres recettes) : http://mangiareridere.fr/2012/10/18/tiramisu-tu-mi-porti-su/.

Pour en revenir à mon dessert "Crème de marrons et marrons glacés à l'Armagnac façon tiramisù", moi je suis partie sur un format "familial" dans un gros plat à gratin. Mais vous pouvez aussi opter pour une présentation sous forme de verrine (dans ce cas-là, je pense qu'il y a de quoi faire 8 verrines). La préparation vous prendra un gros quart d'heure, mais il faudra ensuite attendre environ 12h avant de passer à la dégustation.

Les ingrédients

Pour 6 à 8 personnes, il vous faut, dans leur ordre d'utilisation:

    - 250 g de mascarpone
    - 2 sachets de sucre vanillé
    - 250 g de crème de marrons
    - environ 200g de marrons glacés à l'Armagnac (j'ai donc utilisé ceux dont je parlais plus haut, commercialisés par la maison Armagnac Delord)
    - 50 cl de crème fluide (moi je suis partie sur une crème fluide mais entière. Si vous préférez, rien ne vous empêche d'opter pour une version plus légère en matières grasses, comme la crème fleurette). Elle devra être bien froide au moment de la préparation, donc pensez à la mettre au frais en amont.
    - 2 cuillères à soupe de sucre glace
    - 12 biscuits à la cuillère (ou boudoirs, c'est vous qui voyez)
    - 20 cl de café plutôt fort, que vous allez utiliser froid

La recette pas à pas

    Étape 1 : prenez un grand saladier et mélangez-y au fouet (ne râlez pas, ça fait du bien de faire un peu d'exercice en amont vu le nombre de calories que vous allez engloutir !) le mascarpone, le sucre vanillé et la crème de marron.

    Étape 2 : écraser grossièrement à la fourchette les marrons glacés à l'Armagnac (à vous de voir pour la taille des morceaux selon vos préférences), ajoutez-les au contenu du saladier et mélangez vigoureusement.

    Étape 3 : fouettez la crème fluide en chantilly (je rappelle qu'elle doit être très froide), en ajoutant le sucre glace.

    Étape 4 : incorporez délicatement la chantilly obtenue au mélange mascarpone/marrons. Placez l'ensemble au réfrigérateur le temps de finir la préparation.

    Étape 5 : trempez rapidement vos biscuits à la cuillère dans le café froid (ils ne doivent pas être trop imbibés, sinon ils seront trop mous) et disposez-les dans le fond de votre plat (ou de vos verrines si vous avez opté pour cette présentation individuelle).

    Étape 6 : Sortez votre mélange mascarpone/marrons/crème du réfrigérateur et versez-le sur les biscuits.

    Étape 7 : Couvrez le tout à l'aide d'un film alimentaire et placez le plat au réfrigérateur pendant 12h (eh oui, il faut savoir être patient dans la vie!).

    Étape 8 : Juste avant de servir, saupoudrez le plat de poudre de cacao. Comme je n'en avais pas sous la main, je me suis rabattue sur du Nesquik, et ça fonctionne aussi, à condition de ne pas avoir la main trop lourde. Le cacao est juste là pour colorer.

    Étape 9 : Régalez-vous, vous l'avez bien mérité !

Je testerai sûrement une version plus légère la prochaine fois, pour donner une texture un peu plus aérienne à la crème. Peut-être en remplaçant la crème par des blancs d'oeufs montés en neige.

NB: pour info, le tiramisù se conserve 2 jours maximum d'après mes sources twitteresques.


Les producteurs d'Armagnac, entre tradition et modernité

Après ce petit interlude musical à l'occasion de la 59ème édition des Vendredis du Vin, voici comme promis, la suite de mes Escapades en Armagnac.

Si vous vous souvenez, nous avons débuté cette série de billets par un rapide aperçu de mon weekend début septembre au pays de D'Artagnan, avant de rentrer dans le vif du sujet avec les étapes de fabrication de la plus vieille eau-de-vie française. Nous avons ensuite enchaîné avec les accords à table pour faire honneur à la Fête de la Gastronomie 2013.

Voici à présent venu le moment d'évoquer ceux et celles qui façonnent ce spiritueux de caractère qu'est l'Armagnac.

L'Armagnac, un produit d'artisans ?

En l'espace de 2 jours, nous n'avons bien sûr pas fait la connaissance de tous les producteurs regroupés dans l'AOC Armagnac.
Mais nous avons eu la chance de croiser le chemin de personnalités très différentes. Des personnes extraverties, d'autres beaucoup plus réservées. Des "enfants du cru" et des "expatriés". Des petits producteurs et de plus grosses maisons.

Une bonne façon d'appréhender la diversité du paysage productif armagnacais mais aussi de comprendre ce qui le différencie en partie de son cousin charentais.
Car si à Cognac, les marques règnent en maîtres, en Armagnac, on a davantage l'impression d'avoir affaire à un produit d'artisans.
C'est peut-être cela qui, à mes yeux, donne à l'Armagnac ce petit supplément d'âme (même si cela ne m'empêche pas d'apprécier aussi le Cognac, ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit !).

Je vous disais donc qu'il y avait de la diversité chez les producteurs d'Armagnac rencontrés pendant le weekend. Et pourtant, au-delà des différences, il y a aussi des choses qui les rassemblent : la passion qui les anime bien sûr, mais aussi et surtout, un profond respect de la tradition, souvent allié à une certaine modernité.

Mais trêve de bavardages, passons aux 4 portraits croisés.

Jérôme Delord de la Maison Delord, à Lannepax

Jérôme Delord dans ses vignes
Jérôme Delord - www.armagnacdelord.com

Jérôme Delord est le premier producteur que nous avons rencontré lors de notre périple en Gascogne. Et le moins que l'on puisse dire c'est que c'est un personnage haut en couleurs, débordant d'enthousiasme et de dynamisme !

Chez les Delord, l'Armagnac est une histoire de famille.
Une histoire qui remonte à 1893, date de création de la Maison par Prosper Delord, alors distillateur ambulant.

4 générations plus tard, c'est Jérôme qui est à la tête de la Maison Delord, avec son frère Sylvain.
Jérôme ayant un passé de commercial, il a tout naturellement pris en charge l'aspect commercialisation.
Son frère Sylvain, lui, s'occupe du travail à la vigne et au chai.

La tradition est omniprésente chez les Delord.
Des portraits de famille trônent ainsi dans la salle de distillation et le caveau de dégustation, les vieux alambics SIER sont chouchoutés, les étiquettes sont encore écrites à la main par Jacques, le père de Jérôme et Sylvain, et le "paradis" recèle de trésors du passé, comme cette très jolie bouteille en forme d'étoile.

Mais le tandem fraternel (une autre constante chez les Delord) n'oublie pas pour autant d'insuffler aussi un vent de modernité.
Ils travaillent par exemple actuellement sur des créations éphémères d'Armagnac et ils ont depuis peu ouvert une page Facebook.

Façade Maison Armagnac Delord - Lannepax
Façade de la Maison Delord à Lannepax

Au caveau de la Maison Delord - Armagnac

Flacon Armagnac Delord avec étiquette manuscrite personnalisée
Ma bouteille d'Armagnac Delord "personnalisée" (NB: l'erreur d'orthographe sur mon prénom est excusée)
Trouvailles dans le paradis de la Maison Delord - Armagnac
Quelques uns des trésors que referment le "paradis" de la Maison Delord
Armagnacs Delord dégustés
Les Armagnacs dégustés

Patrick Giacosa du Château Le Courréjot, à Condom

Patrick-Giacosa-en-pleine-explication
Patrick Giacosa - www.chateaulecourrejot.fr

Nous avons rencontré Patrick Giacosa lors de la soirée au Chai Laure à Condom.

D'origine italienne, les parents de Patrick se sont installés dans le Gers en tant qu'agriculteurs.
Après avoir travaillé comme distillateur ambulant pendant plusieurs années, Patrick Giacosa s'est lancé dans la production et la commercialisation de son propre Armagnac, dont il assure bien sûr aussi la distillation.

Ce qui m'a marquée chez Patrick Giacosa c'est sa très grande humilité.
Non pas qu'il ne soit pas fier de la production du Château Le Courréjot, mais on sent qu'il n'aime pas se mettre en avant et "se vendre".
Et pourtant quel plaisir de l'écouter parler de ses armagnacs millésimés, des difficultés du travail du distillateur pour arriver à régler l'alambic afin qu'il donne la meilleure eau-de-vie possible, de la patience dont doit faire preuve le producteur d'Armagnac avant d'espérer pouvoir profiter du fruit de son travail...

Vous l'aurez compris, ce fut un de mes coups de cœur du weekend.

Armagnacs-Château-Le-Courréjot

Dégustation d'Armagnacs Château-Le-Courréjot à la cave Chai Laure à Condom

Jacques Hauller du Château de Gensac, à Condom

Jacques Hauller dans les chais du Château de Gensac
Jacques Hauller - www.domaine-de-gensac.com

Nous avons ensuite fait la connaissance de Jacques Hauller, directeur du Château de Gensac.
Cet oenologue d'origine alsacienne s'occupe depuis 2011 de cette propriété de 300 hectares qui produit des Armagnacs, mais aussi des vins (dont les noms sont tous inspirés de l'univers de l'équitation, la passion du propriétaire suisse du domaine).

Si Jacques Hauller m'a semblé un peu froid au tout premier abord, il a suffi que l'on rentre dans le chai pour que cette impression s'estompe.
Car là encore, on a affaire à un passionné qui vous embarque tout de suite avec lui quand il commence à vous parler de l'objet de sa passion.

Ce que j'ai particulièrement apprécié c'est la capacité de Jacques Hauller à nous expliquer le côté technique de la production d'Armagnac de façon très accessible.
Sa dégustation sous forme de verticale a d'ailleurs été extrêmement instructive car elle nous a permis de percevoir concrètement l'évolution de l'eau-de-vie aux différentes étapes de son vieillissement.

Au Château de Gensac, une fois de plus tradition et modernité se mêlent.
Les vignes continuent d'être exclusivement vendangées à la main, le chai a gardé ses vieilles pierres et charpentes, mais à côté de cela les cuves de vinification sont ultra modernes et le domaine travaille actuellement sur un produit assez innovant : un Armagnac (et une Blanche) kasher.
Le Château de Gensac aussi a sa page Facebook.

Cuves dans les chais du Château de Gensac
Des cuves ultra modernes

Une partie du chai du Château de Gensac

Blanche et Armagnac du Château de Gensac
Blanche et Armagnac Hors d'âge du Château de Gensac

Myriam Darzacq du Domaine de Paguy, à Betbezer d'Armagnac

Myriam Darzacq dans son caveau de dégustation
Myriam Darzacq - www.domainedepaguy.com

Le Domaine de Paguy, dans les Landes, est le dernier domaine que nous avons visité.

C'est la mère de Myriam Darzacq qui a débuté pour nous la visite, avant que sa fille ne prenne la relève.
Ce fut passionnant d'avoir la vision du domaine par ces 2 générations.

Paulette et Albert, les parents de Myriam Darzacq, ont quitté en 1957 leurs métiers respectifs (couturière et comptable) pour s'installer sur l'exploitation.
Albert Darzacq s'est beaucoup battu pour l'Armagnac dans la région et notamment contre l'arrachage des vignes.

Aujourd'hui, leur fille Myriam, revenue sur le domaine en 2012, se forme au contact de son père et s'apprête à prendre la relève à la tête de ce domaine qui s'étend sur 77 hectares, dont 11 hectares de vignes, et produit du Floc de Gascogne (blanc et rosé) et de l'Armagnac (à partir de 8 ans d'âge), Armagnac dont une partie de la production est vendue au négoce.

Le Domaine de Paguy propose aussi des chambres d'hôtes et gîtes depuis les années 80 mais j'aurai l'occasion de vous en reparler dans mon dernier billet sur l'oenotourisme. En attendant, vous pouvez aller faire un tour sur leur page Facebook.

J'ai vraiment beaucoup aimé ce domaine, petit par la taille, mais une fois de plus tenu par des gens passionnés et profondément humains, pour lesquels le partage est une valeur essentielle.

Paulette et Albert Darzacq
Paulette et Albert Darzacq
Déco-Domaine-de-Paguy
De fidèles défenseurs de l'armagnac !

Dans les chais du Domaine de Paguy avec Paulette Darzacq

Dans le caveau de dégustation du Domaine de Paguy

Armagnacs Domaine de Paguy

Armagnacs dégustés au Domaine de Paguy

Flocs de Gascogne Domaine de Paguy

Façade du domaine de Paguy
La très belle façade du Domaine de Paguy

J'en ai fini avec le portrait des 4 producteurs passionnés et passionnants que nous avons rencontrés lors du weekend.

J'ai volontairement mis à part le Domaine de Pellehaut, que nous avons également visité. Rien à voir avec la qualité des produits car les Armagnacs dégustés lors du déjeuner étaient très bons (notamment la Réserve de Gaston que j'ai beaucoup appréciée), mais lors de la visite, nous n'avons pas eu l'occasion de rencontrer les frères Béraut, propriétaires du domaine, donc mon ressenti est forcément différent. De plus, la visite de la propriété a davantage mis l'accent sur les vins, donc nous n'avons pas échangé sur les spécificités des Armagnacs de ce domaine.
Armagnacs-Château-de-Pellehaut

Je ne vous ai pas non plus parlé du Château de Mons dans ce billet car je le réserve pour le dernier billet qui sera dédié à l'oenotourisme.
Aperçu Château de Mons Armagnac

Quant aux autres Armagnacs découverts lors de la masterclass ou du déjeuner au Château de Bellevue, certains m'ont donné envie d'aller à la découverte de ces domaines, donc j'aurais sûrement l'occasion de vous en reparler.

Armagnacs-dégustés-lors-de-la-masterclass
Armagnacs et Blanches dégustés pendant la masterclas

Armagnac-Domaine-de-Poutëou-Blanche-Domaine-de-Pujo-Armagnac-Domaine-Boingnières
Armagnacs et Blanche dégustés lors du déjeuner au Château de Bellevue

Ainsi s'achève ce troisième volet de les Escapades en Armagnac.
Dans le dernier volet, nous aborderons la question de l'oenotourisme. Stay tuned ;-)!