Vinocamp Jura 2013

Retour sur le Vinocamp Jura

Le dernier week-end de juin le Jura accueillait une nouvelle édition du Vinocamp. Autant vous dire que dès que j'ai eu vent de cette destination, mon week-end était réservé. Je ne pouvais en effet pas manquer cette occasion rêvée d'approfondir ma connaissance du vignoble jurassien tout en assouvissant mon penchant non dissimulé pour le vin jaune et le comté. Mais rentrons dans le vif du sujet avec un retour éclair sur ce week-end vin 2.0 haut en couleurs...


Début des festivités le samedi à 9h à Arbois, et plus précisément au Château Pécauld, qui abrite le Musée de la Vigne et du Vin mais aussi le Comité Interprofessionnel des Vins du Jura (CIVJ).

Malgré le temps froid et pluvieux, l'accueil chaleureux de nos hôtes et la bonne humeur des participants ont tôt fait de réchauffer l'atmosphère.

La journée a débuté par une brève présentation des vins du Jura par le président du CIVJ, Jean-Charles Tissot, et son directeur, Baudoin de Chassey, suivie d'une intervention du maire d'Arbois, Bernard Amiens.

L'occasion de rappeler que le Jura figure parmi les premières régions françaises à avoir obtenu l'AOC. Aujourd'hui les vins du Jura, c'est 6 AOC dont 4 appellations géographiques (Arbois, Château-Chalon, Côtes du Jura, L'Etoile) et 2 appellations produits (Macvin du Jura et Crémant du Jura). C'est aussi un vignoble de 1850 ha qui fait la part belle aux cépages autchtones que sont le Poulsard, le Trousseau et le Savagnin, même si on y trouve aussi du Pinot Noir et du Chardonnay.

Le maire d'Arbois a évoqué quant à lui le passé historique de sa ville et n'a pas manqué de nous rappeler que si Arbois, capitale des vins du Jura, était indissociable de la tradition viticole, elle devait aussi sa renommée à l'un de ses célèbres habitants : Louis Pasteur. Celui à qui l'on doit la découverte de la pasteurisation est aussi le père de l’œnologie moderne grâce à ses travaux sur la fermentation.

Les présentations terminées, voici venue l'heure de définir les thèmes des ateliers de la journée. Comme toujours, les sujets intéressants ne manquaient pas et la difficulté consistait à faire son choix.

Les ateliers

Themes-ateliers-Oenotourisme-Vinocamp Jura 2013

Le mien se porta sur le thème Interpro 2.0 pour le 1er atelier de la matinée. Parmi les sujets de discussion abordés : la stratégie des vins du Jura qui se sont mis à l'heure du vin 2.0 en créant un blog et une page Facebook (adresses à retrouver à la fin de ce billet), les complémentarités des différents réseaux sociaux pour toucher des publics différents, mais aussi le type de contenus à diffuser et les problèmes rencontrés pour faire remonter les infos, avec à l'appui le retour d'expérience de représentants d'autres interprofessions.

La première session de l'après-midi me permit quant à elle d'aborder le thème de la vidéo dans l'univers du vin. L'occasion de râler encore et toujours sur cette foutue loi Évin et de réinsister sur la nécessité de signer la pétition Touche Pas A Mon Vigneron. Mais l'occasion aussi de montrer qu'il est possible de faire des choses intéressantes à travers les exemples de l'émission Millésime diffusée sur France3 Bourgogne, de la vidéo du Château La Levrette ou encore de la web série Awinelife. La conclusion de l'atelier : il y a de la place pour plus de créativité dans l'univers du vin, même avec les contraintes imposées par la loi Évin, donc il ne faut pas hésiter à utiliser la vidéo. Sans compter qu'une vidéo est 53 fois mieux référencée qu'un site internet sur Google!

Pour la dernière session de la journée, j'ai opté pour le thème "RP/blogueurs". Un atelier qui me confirma rapidement des incompréhensions des 2 côtés. Difficile de résumer cet atelier qui a généré pas mal de discussions, donc je vous invite à suivre le fil #Vinocamp sur Twitter pour prendre connaissance des quelques tweets échangés pendant la session.

Maintenant parlons un peu de vin!

"Il n'y a pas que le vin jaune dans le Jura!"

Voici en résumé le message que l'on a tenté de nous faire passer à travers les dégustations qui ont rythmé le week-end.
Car si le vin jaune est indissociable du Jura, il ne représente que 3% de la production.

Samedi, les vignerons venus nous faire déguster leurs produits pendant la journée et/ou lors de la soirée chez Henri Maire nous ont permis de découvrir les appellations Arbois et Côtes du Jura.
Dimanche, ce sont les appellations Château-Chalon et L'Etoile qui étaient à l'honneur avec une séance de dégustation "avec vue" sur le belvédère de Château-Chalon.

Des dégustations qui m'ont permis d'appréhender la richesse et la diversité des vins du Jura.
Les crémants d'abord m'ont beaucoup plu, tant en blanc qu'en rosé.
Côté rouge, j'ai découvert avec plaisir le Trousseau et le Poulsard, avec cependant une nette préférence pour le premier qui m'a semblé avoir plus de caractère et de complexité.
Si les blancs floraux ne m'ont pas particulièrement séduite, j'ai en revanche particulièrement apprécié bon nombre des blancs tradition que j'ai eu l'occasion de goûter. Il faut dire que je suis fan des élevages sous voile et le Savagnin se prête très bien à ce type d'élevage.
Quant au vin jaune, je pensais le connaître mais j'ai été bluffée par la diversité des vins jaunes dégustés pendant le weekend et par les différences de profil gustatif entre les appellations.
Ce week-end m'a enfin permis de découvrir avec un plaisir non dissimulé 2 autres spécialités du Jura : le vin de paille, qui est un liquoreux, et le macvin, qui est une mistelle.

En résumé, de belles découvertes mais aussi et surtout de belles rencontres avec des vignerons passionnés et passionnants.
Rendez-vous sur la page Facebook de Very Wine Trip pour découvrir en images une petite sélection des vins qui m'ont le plus plu dans l'album photo du week-end.

Dernier volet de ce week-end : l'oenotourisme

Car le Jura joue à fond la carte de l'oenotourisme.
Le vignoble du Jura, qui s'étend de Salins-les-Bains au Nord à Saint-Amour au Sud, est d'ailleurs une destination reconnue par la marque "Vignobles et Découvertes".
La balade du dimanche nous a permis de découvrir de splendides paysages et quelques lieux incontournables comme la cascade et les grottes de Baume-les-Messieurs ou encore le charmant village de Château-Chalon.
En tout cas, ce court weekend aura suffi à me convaincre que ce département valait vraiment le détour et méritait d'y revenir. Que vous soyez amateurs de vin, de gastronomie ou de belles pierres, soyez certains que vous trouverez votre bonheur en visitant le Jura!

Oenotourisme-Vinocamp Jura 2013
Journée d'oenotourisme dans le Jura

Plusieurs événements rythment l'année, mais le plus célèbre d'entre eux est certainement la Percée du Vin Jaune. C'est pourquoi je vais terminer ce billet avec une vidéo revenant sur l'édition 2013 de cette manifestation.

Et pour en savoir plus sur les vins du Jura, je vous invite à vous rendre sur leur blog : http://www.blog-jura-vins.com/ et sur leur page Facebook : https://fr-fr.facebook.com/juravins

https://www.youtube.com/watch?v=YJI6AeHIgE8


Logo-Touche-Pas-A-Mon-Vigneron

Touche pas à mon vigneron

Si je prends la plume aujourd'hui, ou plutôt le clavier, c'est parce que je suis en colère!
En colère de voir à quel point on s'acharne en France sur les vignerons.

La raison de mon ire? Un rapport remis récemment au gouvernement par le Professeur Michel Reynaud sur les "Dommages liés aux addictions et les stratégies validées pour réduire ces dommages" .
Quand j'en ai pris connaissance grâce à Louise Massaux j'ai bondi sur ma chaise!
Si vous avez un peu de temps, vous pouvez lire l'intégralité du dit rapport ici : http://cms.centredesaddictions.org/pdf/Mildt_MR_DJM_Synthese.pdf

Dans tous les cas, je vous invite à lire le résumé fait par Louise avant de lire la suite de mon billet.

C'est bon, vous l'avez lu? Alors je reprends.

Devant un tel amas de conneries, il y aurait beaucoup à dire.

Pour commencer ce qui me rend folle, c'est cette propension à traiter sur un pied d'égalité les alcools forts et le vin. Parce que c'est bien connu, quand tu veux te mettre la tête à l'envers, surtout quand tu es jeune, c'est une bouteille de vin que tu vas prendre! Faudrait voir à arrêter 2 secondes de prendre les gens pour des cons.

Mais surtout, ce qui me met hors de moi c'est qu'à lire les rédacteurs de ce rapport, les vignerons ne seraient, via le fruit "hautement addictif" de leur travail, pas loin d'être aussi nocifs que des dealers de coke.

Alors bien sûr, je suis d'accord que toutes les consommations excessives sont nocives, mais pour commencer, ceci ne s'applique pas qu'au domaine du vin.
Manger trop de junk food est nocif, et pourtant on n'interdit pas à McDo ou Coca parler de leurs produits et d'en faire la promotion sur les différents médias. On pourrait me répondre, que dans le cas de la junk food, contrairement à l'alcool, il n'y a pas d'addiction. Ok.
Jouer aux jeux de grattage, au PMU, au Loto, faire des paris sur Internet, etc. Ça aussi, à outrance c'est nocif, et pour le coup ça peut développer des addictions. Et pourtant, aux dernières nouvelles on n'interdit pas à ces sociétés de faire de la pub pour vendre leurs produits.

Et puis merde, pourquoi vouloir à tout prix lier vin et addiction?!

Excusez-moi de penser que les consommateurs de vin, dans leur grande majorité, ne sont pas des alcooliques notoires qui ont besoin de leur "shoot" de vin quotidien!

Excusez-moi de croire que l'on peut aimer le vin, et même en être passionné, et le consommer avec modération!

Excusez-moi de voir dans le vin, non pas cette boisson alcoolique addictive que ces gens voudraient me dépeindre, mais un produit culturel, un morceau essentiel de notre patrimoine historique et culturel, un vecteur important d'échanges, de partage et de convivialité!

Excusez-moi de clamer haut et fort que les vignerons ont le droit d'être fiers de leur travail et devraient avoir le droit d'exprimer cette fierté, cet amour de leur métier sur ces médias de partage que sont Internet et les réseaux sociaux!

Nul besoin de vous rappeler que les vignerons sont déjà pieds et poings liés par la loi Évin.
A cet égard, je vous conseille vivement la lecture de l'excellent ouvrage de Jacques Dupont intitulé "Invignez-vous" ainsi que la lecture d'un autre billet de Louise au sujet de la loi Évin.

Ceux qui vendent des produits ou services, quels qu'ils soient, savent que si le "faire" est essentiel, le "faire savoir" est tout aussi important. Priver les vignerons de la possibilité de s'exprimer et de parler de leurs produits sur Internet et les réseaux sociaux, alors qu'ils n'ont déjà pas la possibilité de s'exprimer ailleurs, revient à signer à terme leur arrêt de mort. Surtout dans un contexte où la concurrence internationale s'intensifie et où les producteurs étrangers ont eux le droit de s'exprimer comme ils le souhaitent, sur Internet et ailleurs.

Je suis persuadée que ce n'est pas en multipliant les interdits qu'on luttera efficacement contre les addictions.
Au contraire, pour promouvoir le "bien boire", comme beaucoup, je suis convaincue que l'éducation est essentielle.
Or l'avantage d'Internet et des réseaux sociaux par rapport à d'autres médias c'est justement qu'on peut développer, apporter plus de contenus, créer une réelle interaction avec les consommateurs, et donc éduquer.

D'ailleurs, la plupart des vignerons français qui s'expriment actuellement sur un blog ou sur les réseaux sociaux n'a pas un discours visant à vous "fourguer à tout prix un produit". Au contraire, ils sont nombreux à faire un vrai travail de pédagogie en expliquant leur métier, en décrivant leur quotidien, en l'illustrant par des photos ou des vidéos et aucun ne prône une consommation à outrance, bien au contraire.

Je ne développerai pas plus car je pense que vous avez compris mon point de vue.

Alors, si comme moi vous aimez le vin et vous voulez soutenir la viticulture française et empêcher qu'on prive nos vignerons de leur liberté d'expression sur le net, vous savez ce qu'il vous reste à faire.

Voici ci-dessous le lien vers la pétition à signer et à faire circuler au plus grand nombre.
Plus nous serons nombreux, plus nous aurons de poids!

https://www.change.org/petitions/sauvons-le-droit-d-expression-de-nos-vignerons?utm_campaign=twitter_link_action_box&utm_medium=twitter&utm_source=share_petition

N'hésitez pas à rejoindre aussi le collectif "Touche pas à mon vigneron" :
Sur Facebook : https://www.facebook.com/TouchePasAMonVigneron
Sur Twitter : https://twitter.com/TPAMV

Merci d'avance de votre mobilisation!


Le Vinocamp Rhône 2013 en images

Vinocamp Rhône, dans les coulisses du conclave des passionnés du vin et du web

Il y a 3 semaines jour pour jour, je me trouvais dans le train qui m'emmenait dans la cité des Papes pour participer à un conclave... Ici, pas question d'élire un nouveau pape, mais simplement de réunir en un seul et même endroit des passionnés et professionnels du vin et du web d'horizons variés pour leur permettre d'échanger sur les nouveaux moyens de communication autour du vin.

Vous l'aurez compris, c'est du Vinocamp qu'il est question et plus précisément de la 11ème édition qui était organisée par notre duo de choc, Anne-Victoire Monrozier (aka Miss Vicky Wine) et Grégoire Japiot, en collaboration avec les équipes d'Inter Rhône (l'interprofession des vins du Rhône).

Ce Vinocamp Rhône avait donc lieu à Avignon. La ville où j'ai vécu pendant 5 ans mais aussi la ville où tout a commencé puisque c'est dans cette ville qu'est née mon idylle avec le vin. "La ville de mon premier amour" en quelque sorte... Ah nostalgie quand tu nous tiens ! Mais revenons à nos moutons et au programme de ce week-end bien chargé.

Vendredi : soirée d'accueil pour les premiers arrivants avec déjà quelques belles découvertes en provenance du nord de la Vallée du Rhône (Crozes-Hermitage, Cornas, Condrieu...).

Samedi : rendez-vous à la Maison des Vins pour le démarrage officiel du Vinocamp. Un bel endroit pour accueillir plus d'une centaine de participants : des petits nouveaux, des vieux de la vieille, beaucoup de vignerons et même un "gourou du marketing" et un hérisson géant! Autant vous dire que c'était LE lieu où il fallait être ce jour-là! Après l'habituelle présentation des participants en 3 hashtags, place aux propositions de thématiques pour les 3 sessions d'une heure qui vont rythmer la journée. Le tableau se remplit rapidement pour aboutir aux 11 thèmes suivants :

Thèmes ateliers - Vinocamp Rhône 2013

Les troupes se répartissent alors dans les différents ateliers et les discussions s'enchaînent jusqu'au milieu de l'après-midi, entrecoupées par une pause déjeuner ensoleillée. Pendant les ateliers, ça participe, ça débat, ça rigole, ça tweete (bien pratique pour suivre virtuellement les ateliers auxquels on a dû renoncer), et entre chaque session, les participants se retrouvent pour un résumé rapide, effectué par un volontaire de chaque atelier, des échanges qui viennent d'avoir lieu.

A peine les sessions terminées, on ne perd pas le rythme puisque vient l'heure du Live Tasting. L'occasion de découvrir un nombre incalculable de vins, du Rhône bien sûr, mais aussi de Loire, de Savoie, de Champagne... Bien sûr on a envie de tout goûter et de passer des heures à discuter avec ces vigneron(ne)s souriant(e)s et passionné(e)s qui nous parlent tellement bien de leurs vins. Mais voilà, ce coup-ci, il y avait tellement de vins à déguster qu'il a fallu trouver une astuce pour satisfaire tout le monde : le BottleSwap. Un super concept qui permet d'échanger avec un autre participant la bouteille qu'on a apportée (car amener une bouteille à faire découvrir fait partie des traditions du Vinocamp). L'idée étant ensuite de partager son avis post dégustation avec le hashtag #bottleswap. Bref, avec un excellent moyen de faire des découvertes, de rencontrer de nouvelles personnes et de prolonger ce moment de convivialité.

S'en suit un jeu de piste en équipes dans les rues d'Avignon, un polar entre les mains. Jeu qui nous emmène en début de soirée au Grenier à sel pour une soirée aux accents jazzy. Au programme de nouvelles découvertes, avec notamment les vins du Massif d'Uchaux, une jolie appellation des Côtes du Rhône dont je reparlerai sûrement bientôt car j'ai été séduite par plusieurs des vins dégustés.

Dimanche : la traditionnelle visite nous emmène au pied des dentelles de Montmirail. D'abord à Vacqueyras avec 2 vignerons en biodynamie, puis sur les hauteurs de Gigondas en présence notamment du célèbre géologue Georges Truc, pour finir à Beaumes-de-Venise pour un déjeuner et de nouvelles dégustations autour de ces 3 appellations.
Appellations dont je parlerai dans un prochain billet car le salon Découvertes en Vallée du Rhône, qui avait lieu après le Vinocamp, m'a donné l'occasion d'assister à d'intéressantes Master Classes.

Vinocamp Rhône 2013 - visite Vacqueyras
Visite à Vacqueyras
Vinocamp Rhône 2013 - visite Gigondas
Visite à Gigondas

En résumé, un weekend placé sous le signe de la bonne humeur, des belles rencontres et des jolies découvertes !

C'est tout, pour aujourd'hui.
La suite de mon escapade en Vallée du Rhône dans les prochains billets !