J’avais prévu pour ce 3ème billet relatif à mes Escapades en Armagnac de vous parler des producteurs rencontrés. Mais pour faire honneur à la Fête de la Gastronomie qui avait lieu ce weekend, je vais d’abord vous parler d’accords mets et Armagnac.

Je crois l’avoir déjà dit sur ce blog, mais pour ceux qui l’ignorent, je suis une grande gourmande : j’aime cuisiner, j’aime manger, j’aime découvrir de nouvelles saveurs…
Pour moi, les plaisirs de la table font partie de ces plaisirs de la vie dont j’aurais énormément de mal à me passer. Et si j’aime déguster un verre de vin seul, pour en apprécier pleinement les arômes, je crois que je le savoure encore plus quand il s’invite à table.
L’accord parfait à mes yeux, c’est quand le plat et le vin se mêlent pour offrir un petit supplément de plaisir à mes papilles, quand j’aime le plat autant que j’aime le vin et que les 2 se trouvent sublimés par leur rencontre.

Lors de ce weekend dans le Gers, si je m’attendais à des découvertes, pour le coup je doutais un peu de la capacité de l’Armagnac à me séduire à table. Sûrement car dans mon esprit, l’Armagnac étant un spiritueux et non un vin, son degré d’alcool plus élevé risquait de masquer les arômes du plat avec lequel on tenterait de le marier. Sans compter qu’à mes yeux, Armagnac rimait plutôt avec digestif, et donc fin de repas. Ou alors éventuellement avec dessert (des crêpes flambées à l’Armagnac par exemple). Quoiqu’il en soit, je m’imaginais mal faire un repas entier à l’Armagnac.

Mais ça, c’était avant ce fameux weekend, car le BNIA s’était donné pour mission de nous montrer la versatilité de l’Armagnac et sa capacité à se marier à de nombreux mets.
Et pour cela, les petits plats avaient été mis dans les grands pour nous proposer des repas tous plus succulents les uns que les autres et mettant en valeur les produits du terroir. Il faut dire que quand on s’essaye aux accords mets/vins (et par extension mets/spiritueux), le local est souvent une valeur sûre.
Et dans le Sud-Ouest, il y a pleins de bonnes choses à manger ! A commencer par l’une des autres richesses du Gers, après l’Armagnac : le foie gras.

J’en profite pour faire un aparté sur le foie gras.
Je ne sais pas vous, mais moi, qu’il soit cuit, mi cuit ou poêlé, c’est un de mes péchés mignons. Autant vous dire que je me suis fait plaisir lors du weekend car du foie gras il y en avait souvent au menu. Mais ce weekend a aussi été l’occasion de rencontrer Philippe Baron, le président de l’association gersoise pour la promotion du foie gras et de l’aviculture, et d’apprendre qu’il existe depuis cet été une Route du Foie Gras du Gers. Je vous en parlerai plus en détail dans le billet dédié au tourisme et à l’oenotourisme au pays de l’Armagnac.

Pour revenir à nos moutons, et donc aux accords mets et Armagnac, les occasions de tester l’adaptabilité à table de la plus vieille eau-de-vie française n’ont pas manqué pendant le weekend.

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Vendredi soir au Chai Laure à Condom

Dès le vendredi, la soirée au Chai Laure à Condom (super cave au passage!) nous a mis en appétit en nous proposant des accords tapas/Armagnac. Tortilla, charcuterie, foie gras, fromage…et même du chocolat pour finir en douceur.

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Déjeuner du samedi au Château de Pellehaut à Montréal-du-Gers

Le samedi midi, c’est au Château de Pellehaut que nous avons continué nos découvertes avec un menu savoureux élaboré par le traiteur et cuisinier à domicile Christophe Piques. Savoureux et copieux comme vous pouvez le voir ci-dessous !

  • Foie gras Armagnac
    Pellehaut Folle Blanche 5 ans
  • Coppa de porc noir, légumes confits, petit pot de brandade façon catalane
    Pellehaut Ugni Blanc 15 ans
  • Tartine chèvre chaud et magret séché
    Pellehaut Folle Blanche 10 ans
  • Mignon de veau en cocotte avec petits légumes
    Pellehaut Réserve de Gaston
  • Fromage roquefort
    Pellehaut Blanche Armagnac AOC
  • Cannelés à l’armagnac
    Millésimes Pellehaut – 1983

Si copieux, que le soir je n’avais plus très faim pour le dîner chez les Mousquetaires d’Armagnac, mais j’ai quand même fait un effort pour la tourte au foie gras qui était à tomber.

menu dîner 57ème Grand Chapitre-Armagnac
Le menu du dîner au 57ème Grand Chapitre avec la Compagnie des Mousquetaires d’Armagnac

Quant au dimanche, ce fut un peu l’apothéose culinaire du weekend (enfin, en ce qui me concerne) avec un repas mêlant canard et Armagnac, concocté par le chef et le sommelier du Château Bellevue.

  • Mikado de foie gras de canard mi-cuit du Gers aux amandes grillées, poires fraîches à la vanille
    Blanche d’Armagnac – Domaine de Pujo
  • Escalope de foie gras de canard du Gers aux girolles et lard grillé
    Bas-Armagnac – Domaine de Poutéou 1985
  • Magret de canard du Gers roustillé, sauce au vin chaud
    Domaine de Magnaut « Merlot » – Côtes de Gascogne
  • Croustade aux pommes et à l’Armagnac de M Mme Lantin, crème glacée à la Grande Josiane
    Bas-Armagnac – Domaine de Boingnères – Folle Blanche 2001
Déjeuner-Château-de-Bellevue-Cazaubon-Armagnac
Déjeuner du dimanche au Château Bellevue à Cazaubon

De ces repas, je retiendrai d’abord qu’il est tout de même un peu compliqué pour moi de faire un repas 100% Armagnac.

Ceci étant dit, je retiendrai aussi les nombreux accords auxquels je n’aurais vraiment pas pensé spontanément et qui ont pourtant emballé mon palais.

L’un des accords qui m’a le plus surprise mais qui m’a vraiment conquise, c’est l’accord foie gras et Blanche d’Armagnac.
J’ai oublié de vous parler de la Blanche dans mon précédent billet, donc je me rattrape tout de suite.

La Blanche Armagnac est une AOC néée en 2006.
C’est une eau-de-vie élaborée de la même façon que l’Armagnac, avec des cépages spécifiquement sélectionnés, à l’exception faite qu’elle ne fait pas de passage sous bois. Elle reste donc incolore et ses arômes sont plutôt sur les fruits et les fleurs.
J’étais assez sceptique au début quand à la pertinence de l’accord car j’adore le foie gras et j’avais vraiment peur que la puissance de l’alcool le gâche complètement. Que nenni, l’accord fonctionne très bien !
Mention spéciale à l’accord proposé au Château Bellevue entre le mikado de foie gras du Gers mi-cuit et la Blanche d’Armagnac du Domaine de Pujo, servie glacée, car c’était un pur délice !

Pour continuer sur les accords « 100% terroir », j’ai également été entièrement convaincue par l’association Armagnac et foie gras poêlé, tout comme par l’association Armagnac et charcuterie locale (coppa de porc noir ou magret de canard séché).

Côté fromages, là aussi ça marche plutôt bien entre chèvre et Armagnac, mais ma préférence va à l’accord Blanche Armagnac et roquefort (encore meilleur quand vous versez directement un petit peu d’eau-de-vie directement sur le pain recouvert de roquefort !).

Si vous préférez attendre le dessert pour inviter l’Armagnac à votre table, sachez que si vous voulez changer des crêpes flambées l’Armagnac, le mariage Armagnac/chocolat fonctionne aussi plutôt pas mal. La version armagnacaise des cannelés était très bonne aussi. Mais mon coup de coeur va sans hésiter à l’accord « local » proposé par le Château Bellevue entre une croustade au pommes et à l’Armagnac et un Bas Armagnac à base de Folle Blanche d’une très grande élégance du Domaine de Boingnères.

Me reste encore à tester les marrons glacés à l’Armagnac de la Maison Delord, mais ça ne saurait tarder.
Si l’association dessert/Armagnac vous tente, et que vous aimez les figues, je vous suggère aussi d’essayer cette recette de pain perdu de Mamina qui m’a mis l’eau à la bouche.

En tout cas, ce weekend m’aura donné pleins d’idées d’accords mets et Armagnac, et il n’est pas improbable que je m’essaye à quelques recettes prochainement. Si vous êtes sages, je vous en mettrai quelques unes sur le blog.

Voilà, le 3ème billet « 100% Armagnac » est terminé (j’espère que vous n’avez pas trop faim !).
Rendez-vous bientôt pour le portrait des producteurs rencontrés lors de ce weekend.